Le prêtre originaire de Cavaillon, qui a longtemps vécu à Avignon, a été canonisé ce dimanche. La cérémonie était dirigée par le Pape François, devant près de 50 000 fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome. Quatre faits insolites à savoir sur le nouveau Saint vauclusien.
Il était très loin de la sainteté dans sa jeunesse
"Un être doué, brillant en société, poète à ses heures, davantage sensible à la jouissance de tout qu’aux exigences de l’Évangile." C'est avec ces mots que le pape Paul VI avait qualifié le jeune César de Bus, au moment de sa béatification en 1975.
Né à Cavaillon en 1544, dans une famille très pieuse, le petit César aime la prière. Après un court passage dans l'armée royale, il s'éloigne de la morale chrétienne lorsqu'il rentre à la cour du roi Charles X. Les richesses et la vie facile le détournent de la religion. Il participe même au massacre des protestants le soir de la Saint-Barthélemy en août 1572.
Peu après il rentre à Avignon et continue de mener une vie de gentilhomme mondain. Mais le décès brusque de son frère et de son père le ramènent vers la religion.
Il est devenu prêtre à 38 ans
César de Bus est ordonné prêtre en 1582. Il s'intéresse alors au catéchisme, l'enseignement de la religion. Il est frappé par l'ignorance dans certains villages isolés. En compagnie d'autres prêtres il décide donc de se consacrer à l'enseignement.
"Il dit que dans la catéchèse il faut utiliser un langage que tout le monde puisse comprendre" rapporte Pierre Ndayisada, diacre de la Congrégation de la doctrine chrétienne.
César de Bus fonde en 1592 la société des Prêtres de la Doctrine Chrétienne. Elle aura un rôle fondamental dans le renouveau du catholicisme dans le sud de la France, alors que le protestantisme gagne du terrain.
"Au XVIe siècle peu de gens lisent et on ne pousse pas les catholiques à lire les livres saints, contrairement aux protestants", explique Christine Martella, conservatrice aux Archives départementales Vaucluse. "A l'époque, l'église a besoin dans le cadre de la contre-réforme d'apprendre aux catholiques ce qu'est la doctrine, et pas seulement le dimanche, à la messe en latin."
Il apparait dans l'œuvre de Victor Hugo
On trouve trace de César de Bus dans la littérature Française du XIXe siècle comme le rappelle Bruno Gerthoux, curé de la paroisse de Robion et archiviste du diocèse d'Avignon.
"Dans les Misérables, Victor Hugo fait dire à une religieuse "César de Bus est inconnu alors que c'est un bienheureux et Voltaire est connu alors que c'est un malheureux".
Pour le religieux, c'est une preuve de l'empreinte durable de César de Bus dans le catholicisme français.
Une de ses phalanges est conservée à la cathédrale de Cavaillon
Comme beaucoup de saints, César de Bus a laissé une relique. Il s'agit d'un morceau de doigt, conservé à la cathédrale de Cavaillon.
A l'occasion de la canonisation, elle a été exposée aux fidèles. Son procès en canonisation a été ouvert peu après sa mort en 1607. Il aura donc fallu attendre plus de quatre siècles pour que Rome le reconnaisse comme un Saint.