Coût de l'énergie : après l'hostie, les religieuses de l'abbaye de Blauvac diversifient leur production

A l'abbaye de Blauvac dans le Vaucluse, les sœurs vivaient de fabrication d'hosties jusqu'au Covid. Face à la hausse du coût de l'énergie et à l'inflation, elles ont vu leurs recettes chuter de près de 40%. Aujourd'hui, elles cherchent des solutions, en vendant de nouveaux produits.

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C'est un lieu empreint de sérénité, propice à la méditation. L'abbaye Notre-Dame de Bon-Secours est située dans un écrin de verdure entre le parc naturel du Mont-Ventoux et les Monts de-Vaucluse. Ici, vivent 15 sœurs cisterciennes. Leur vie est rythmée par les sept prières quotidiennes. Après l'office, ces religieuses passent en moyenne cinq heures par jour à confectionner des hosties, une tradition qu'elles ont conservée depuis 1991, mais qui s'avère trop coûteuse à présent. Face à l'inflation, les sœurs ont dû se diversifier.

Leurs hosties ont été apportées en septembre dernier au Vélodrome lors de la venue du Pape François. Une fierté pour Sœur Claire-Geneviève "Il y a eu un appel qui a été ressaisi par l’ensemble des monastères de France producteurs d’hosties. Nous nous sommes groupées pour offrir chacune une petite part. Les hosties sont arrivées à Blauvac parce que nous étions les plus proches de Marseille".

Une fabrication coûteuse en énergie

Revers de la médaille, cette fabrication se révèle vorace en énergie. Combinée à l'inflation, la note ne cesse de s'alourdir depuis la fin de la pandémie. Cette année, 50 000 euros sont partis dans les dépenses liées à l’électricité, le double de l’an dernier. 

Parmi la communauté, sœur Marie-Samuel fait figure de businesswoman. C'est elle qui est chargée de garder un œil sur les dépenses. "On a dû renégocier tous les dossiers de dépenses. Assurance, gaz, ... L'électricité, c’est le 3ᵉ gros dossier qu’on a négocié à la baisse. Parce que là... Ce n’est plus possible."

Face à ce constat, les sœurs de l’abbaye ont dû trouver d’autres ressources. Depuis deux ans, elles fabriquent des oreillers en duvet et plumettes d’oies, vendus entre 60 et 65 euros l’unité. Une recette bienvenue pour ces religieuses qui en ont écoulé près d'un millier cette année, 50 % de plus que l’an dernier.

La communauté cistercienne a pour cela dû se procurer une souffleuse, pour injecter les plumes, et former plusieurs personnes, dont Sœur Marie-Christelle. 

"C’est les sœurs du Carmel de Verdun qui nous ont transmis leur savoir-faire", se souvient-elle. "Elles nous ont tout expliqué un peu les dimensions. Moi, je savais déjà coudre à la machine, donc faire des traits droits, ce n'est pas très compliqué, même si au début il fallait s’entraîner un peu."

Chaque année, de plus en plus d’articles sont vendus dans la boutique, mais aussi via leur site internet. Savons, produits cosmétiques et religieux, thés... Le chiffre d’affaires du magasin a atteint 100.000 euros cette année. C'est 20% de plus que l’an dernier.

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