Démantèlement d'un vaste réseau de drogue entre le Gard et le Vaucluse

Grosses berlines, maroquinerie de luxe et 500.000 euros enterrés dans un jardin : un réseau très lucratif d'importation de drogue a été démantelé cette semaine par
les gendarmes dans le Gard, et huit personnes ont été déférées vendredi. Les clients étaient dans le Vaucluse. 

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Quatre-vingts gendarmes de la section de recherches de Nîmes, du groupement de gendarmerie du Gard et du groupe d'intervention régional de la gendarmerie de Montpellier, avec une équipe cynophile, ont procédé ce lundi à l'interpellation de 15 personnes dans plusieurs communes du Gard. Elles sont soupçonnées d'avoir importé "plusieurs centaines de kilos" de cannabis depuis le Maroc via l'Espagne, entre juin 2015, date de l'ouverture d'une information judiciaire pour trafic de stupéfiants par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Nîmes, jusqu'au moment de leur arrestation, a expliqué le lieutenant-colonel François Devigny, commandant la section de recherches de Nîmes, lors d'une conférence de presse. Ce réseau alimentait des cités de Nîmes, Avignon et du Pontet (Vaucluse). Dans une cachette, située "à plusieurs dizaines de centimètres sous terre", dans le jardin de la résidence de l'un des principaux protagonistes, les gendarmes ont découvert à l'aide d'un radar spécialisé "plusieurs bidons", dans lesquels étaient enfermés 500.000 euros en espèces.

Les perquisitions aux domiciles des autres suspects et sur les comptes bancaires ont permis de saisir en tout 800.000 euros. Plusieurs berlines, ainsi que de la maroquinerie et des chaussures de luxe, ont également été confisquées. Huit personnes ont été déférées vendredi au terme de 96 heures de garde à vue pour être mises en examen pour "importation, offre, cession, détention, transport, acquisition et blanchiment de stupéfiants", a indiqué la procureure de la République de Nîmes, Laure Beccuau. Parmi les suspects figure un homme de 62 ans déjà condamné dans les années 2000 pour trafic de stupéfiants, proxénétisme et association de malfaiteurs. Lors de leurs auditions, les mis en cause ont contesté leur participation ou bien "ont donné des éléments objectifs loin d'être crédibles", a indiqué la procureure. Les sept autres personnes, principalement les compagnes des protagonistes, "selon les éléments à charge contre (elles), seront à nouveau convoquées par le magistrat instructeur" pour leur éventuelle mise en examen, a souligné Laure Beccuau.

Les investigations, qui ont été menées pendant 13 mois par les gendarmes de la section de recherches, ont été lancées début 2015 par un gendarme de l'unité territoriale de Bernis, mû par "son flair", qui a décidé de se renseigner sur l'environnement d'un petit dealer d'un village voisin, a raconté la magistrate. Sont apparus alors "des noms très connus des services de gendarmerie et judiciaires à des époques anciennes pour avoir fait partie d'un réseau de haut niveau de délinquance", a-t-elle précisé.

"Ce sont des gens extrêmement rompus aux techniques opérationnelles des services d'enquête avec un noyau dur familial fonctionnant sur un mode clanique autour (duquel) gravitaient plusieurs personnes",

a décrit le lieutenant-colonel Devigny.

"Cette structure générait des bénéfices substantiels. Alors que la plupart sont sans profession ou vivent des minima sociaux, ils circulent dans des voiture de luxe, achètent de la maroquinerie de luxe, fréquentent les stations de sport d'hiver huppées et font des voyages à l'étranger", a-t-il détaillé.
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