Européennes: dans le Vaucluse, le naufrage du gilet jaune Chalençon

Les "gilets jaunes" ont mobilisé dans la rue, pas dans les urnes. La liste de Christophe Chalençon, issue du mouvement de contestation sociale qui a provoqué la plus grande crise du quinquennat a mobilisé moins de 0,5% des électeurs dimanche.

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Il n'y aura pas eu d'électeurs pour sauver le candidat Chalençon si on en croit les estimations, à la sortie des urnes européennes dimanche soir.

Si la liste "Alliance jaune", menée par le chanteur Francis Lalanne, a remporté environ 0,5%, moins de 0,5% des voix de ce scrutin européen se sont reportées sur la liste "Evolution citoyenne", avec à sa tête Christophe Chalençon. C'est très loin du seuil des 5% nécessaire pour envoyer des élus au Parlement européen.

Dans sa commune de Sault, la figure vauclusienne des gilets jaunes totalise deux voix (0,32%) et 0.1 %, soit 194 votes sur le département. 
 
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le gilet jaune recueille 17 voix (0,03% des suffrages exprimés). Dans les Bouches-du-Rhône, Christophe Chalençon rassemble à peine 0.01% des votes (80 électeurs). Au final, le candidat a rassemblé 1.299 électeurs au niveau national, soit 0,01% des votes.
 


L'aventure européenne du fer de lance des gilets jaunes dans le Vaucluse, dont la candidature à la tête d'une liste était déjà très controversée, s'est aussi achevée dans les injures. Des tags ont été relevés à son domicile et à l'entrée de la commune de Sault.

Ce week-end, les affiches de campagne de Christophe Chalençon ont également étaient taguées sur la commune, selon une information du Dauphiné.

Un mouvement sans leader

Né de contestations sur le prix de l'essence qui se sont étendues à des revendications sur le pouvoir d'achat, la justice fiscale et la participation politique, le mouvement des "gilets jaunes" a rythmé de longs samedis de manifestations, jusqu'à encore ce week-end.

Très vite la question d'une traduction politique et électorale du mouvement s'est posée. Dans les premiers sondages qui, dès décembre, introduisaient dans leurs enquêtes l'éventualité d'une liste "gilets jaunes", celle-ci était donnée aux alentours de 10% d'intentions de vote.

Mais au fur et à mesure de l'approche du scrutin et de la structuration en listes, les résultats se sont érodés. Plusieurs figures du mouvement ont tenté de monter des listes, la plupart ont abandonné.

Les deux représentants, au final, ont été critiqués par des historiques du mouvement. Le passé de Christophe Chalençon, réputé proche de l'extrême droite, était souvent pointé du doigt, quand Francis Lalanne était accusé de "récupération" du mouvement.

Un électorat capté par le RN

Sur quelles listes alors s'est déporté le vote "gilet jaune"? Selon un sondage Ifop publié vendredi, 44% des personnes se sentant "gilet jaune" avaient indiqué voter pour le Rassemblement national, contre 4% pour La République en marche.

"Le débouché politique du mouvement des +gilets jaunes+ dans ces élections européennes, c'est très clairement le RN", analysait alors Jérôme Sainte-Marie, président de PollingVox.
 
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