Jusqu'à six ans de prison pour les membres d'un vaste trafic de stupéfiants entre Cavaillon et Avignon

Le tribunal correctionnel d'Avignon a rendu son délibéré, ce jeudi soir. Jugés cette semaine, dans le cadre d'un procès de grande ampleur pour trafic de stupéfiants entre bandes rivales d’Avignon et de Cavaillon, les treize prévenus ont écopé de peines conformes à celles requises par le parquet.

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L'avocat d'un des prévenus avait dénoncé une peine "sévère", requise contre son client, au micro de Dalila Iberrakene, notre journaliste sur place, ce jeudi. "J'ai été très étonné des réquisitions du parquet. Mon client a la peine la plus lourde, alors qu'il est loin d'être le plus chargé dans ce dossier", confiait maître Jean-Louis Lemaire. "Je n'imaginais pas une peine aussi sévère".

Le tribunal correctionnel d'Avignon a finalement suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis jusqu'à 6 ans ferme pour les treize prévenus. Les peines prononcées ce jeudi soir vont de 2 ans de sursis, pour la plus légère, jusqu'à 6 ans ferme.

Guetteurs, charbonneur, livreurs, coupeur, ou go fast : les treize prévenus, âgés de 19 à 30 ans, étaient jugés pour association de malfaiteurs, trafics de stupéfiants et d'armes. La plupart sont multirécidivistes. Ils opéraient dans le cadre d'un vaste trafic de stupéfiants, dans la cité du docteur Aymé, à Cavaillon et dans les quartiers de Saint-Chamand et Monclar à Avignon.

"Le procureur entend marquer un arrêt dans tout ce qu'il se passe à l'heure actuelle avec ces trafics", avait notamment commenté Jean-Louis Lemaire, à l'issue des réquisitions du parquet, évoquant "un dossier de trafic de stups banal. Mais en arrière-plan, il y a eu des règlements de comptes aux conséquences graves".

Une peine pour l'exemple donc, alors que le quartier continue d'être le théâtre de règlements de compte. Il y a moins de trois semaines, un adolescent était tué par balles sur un point de deal, dans ce même quartier Monclar, au sud d'Avignon.

Un dossier sur fond de guerre de territoire

Dans ce procès, la cour examinait la participation de chacun dans ce vaste trafic de drogues. Un dossier sur fond de vengeance, et de guerre de territoire entre bandes rivales.

"Il y avait une bande qui était installée sur les deux points de deal. Mais l'un d'eux a été récupéré par d'autres, c'est ce qui a créé ce conflit : des bandes sur le même point de deal à quelques pâtés de maison à côté", expliquait Maître Adem Degirmenci, avocat d'un des prévenus placé sous contrôle judiciaire. 

Plusieurs fusillades auraient également éclaté, au moment des faits, l'une d'entre elles conduisant au décès d'un caïd local, en 2021, à Cavaillon. L'affaire ne faisait toutefois pas officiellement partie de ce dossier.

De nombreuses écoutes téléphoniques ont été réalisées pendant cette enquête. Des appels anonymes aux policiers ont également permis de remonter la filière.

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