Le célèbre biographe Jean Lacouture est mort ce jeudi, à l'âge de 94 ans. L'écrivain et journaliste partageait sa vie entre Paris et sa maison à Roussillon dans le Vaucluse.Journaliste et biographe, il a consacré une soixantaine d'ouvrages à la vie des grands personnages du XX ème siècle.
L'écrivain et journaliste Jean Lacouture, mort jeudi à l'âge de 94 ans, a été un fervent partisan de la décolonisation avant de consacrer des biographies monumentales aux grands personnages du XXe siècle.
Blum, Nasser, Mauriac, Malraux, Hô Chi Minh, Mendès France, Champollion, de Gaulle et François Mitterrand, mais aussi l'ethnographe Germaine Tillion, ont tour à tour été les sujets de ses biographies passionnées.
Né le 9 juin 1921 à Bordeaux, Jean Lacouture, diplômé de l'Ecole libre des Sciences politiques de Paris, devient l'attaché de presse du général Leclerc à la fin de la seconde guerre mondiale.
Il découvre l'Indochine, où il fréquente les grands acteurs de la lutte pour l'indépendance, du général Giap à Hô Chi Minh.
Grand reporter au Monde
Jean Lacouture part ensuite au Maroc, écrit les discours du Maréchal Juin, puis devient journaliste. Collaborateur de Combat, France-Soir et du Nouvel Observateur, il est chef du service Outre-Mer puis grand reporter au Monde de 1957 à 1975.Il devient ensuite un biographe prolixe, parfois controversé, et un observateur passionné de son siècle. Il est l'auteur d'une soixantaine de livres consacrés à de grandes figures historiques, mais aussi au rugby, à l'égyptologue Champollion, au président Kennedy, à Stendhal ou Montesquieu.
Professeur à l'Institut d'Etudes politiques de Paris (1969-72), il publie de 1984 à 1986 une vaste biographie de De Gaulle en trois volumes, et en 1991-92 une histoire monumentale des Jésuites, saluées par de nombreux spécialistes.
Jean Lacouture était commandeur de la légion d'honneur. Il a obtenu le Prix des ambassadeurs en 1986 pour l'un de ses ouvrages consacrés à de Gaulle, et le Grand prix d'histoire de l'Académie française en 2003.
Quand il n'était pas à Paris, il aimait vivre dans sa maison de Roussillon (Vaucluse), avec vue sur les falaises d'ôcre et le Mont Ventoux.