"Il faut se la farcir" ou "un restaurant très cochon". Plusieurs personnes se sont rassemblée dans le Vaucluse pour dénoncer les messages sexistes des uniformes de salariés d'une chaîne de restauration. La direction affirme que les tee-shirt incriminés ont été retirés.
Une quinzaine de personnes se sont rassemblées ce matin au Pontet devant l'enseigne de restauration rapide Brut Butcher. Il dénoncent l'obligation pour les employés, hommes et femmes, de porter des tee-shirts affichant des messages sexistes. "A poêle les dindes" ou "il faut se la farcir" ou encore "un restau très cochon" auraient valu à certaines salariées des remarques "obcènes et salaces" de la part des clients.
"Ce sont souvent des étudiantes qui sont dans ce genre de boulot", note Thierry Juny, co-délégué général de Solidaires 84. "Avec ces tee-shirts elles sont clairement des appats sexuels."
La mobilisation a démarré cette semaine sur les réseaux sociaux. Le syndicat appelait ce samedi à des rassemblement devant les restaurants de la chaîne stéphanoise un peu partout en France.
[patronat #sexiste] : BRUT BUTCHER PERSISTE ET SIGNE
— Solidaires Rhône ✊ (@SolidairesRhone) February 8, 2021
Retrait des T-shirts sexistes imposés aux https://t.co/4tQHmN3BEe. Rassemblement SAMEDI 13/02 (11h30_13h devant le restaurant BRUT BUTCHER (A #SaintEtienne à l’espace MONTHIEU)@fdSUDcommerceshttps://t.co/4JbDoyAoDt pic.twitter.com/bk1aHNMxy5
"Ce qui m’a choqué c’est la banalisation de ce genre de situation sous pretexte que ce serait de l’humour", rapporte Muriel Trichet, représentante de Osez le Féminisme 84. "Non ce n’est pas de l’humour, c’est du sexisme et ça tombe sous le coup de la loi."
Une femme qui travaille dans la restauration dans les bars est suspectible d’être confrontée à des propos dégradants. Alors avec un message comme à poêle les dindes, on conforte les hommes qui ont tendance à considérer les femmes comme des objets, des poulettes, des poules ou des dindes. Elles n’ont plus un visage humain.
"Il y a des hommes qui ne comprennent pas en quoi ça impacte la vie des femmes", poursuit Muriel Trichet. "Mais chacune devrait avoir le droit de pouvoir travailler sereinement." Aucune salariée de l'enseigne n'était présente au rassemblement, ce qui n'étonne pas la militante féministe. "C’est difficile de dénoncer ces comportement quand on a une direction qui les minimise en imprimant ce genre de tee-shirt."
Face à la contestation, l'enseigne a réagit dans un communiqué publié sur son site le 9 février dernier et signé de son directeur général. Mathias Tonielli s'excuse, tout en réfutant le caractère sexiste des messages incrits sur les tee-shirts.
L’enseigne Brut Butcher tient dans un premier temps à s’excuser auprès des personnes qui se disent heurtées directement ou indirectement par les phrases d’humour décalé présentes sur nos tee-shirts.
Il affirme avoir réagit dès le mois de septembre, après avoir été questionné à se sujet par le Comité social et économique (CSE, où siègent des représentants des salariés NDLR) d'un des restaurants. "Nous avons travaillé avec notre agence de communication et présenté le 28 septembre 2020 les nouveaux uniformes à notre conseil d’administration. Nous avons commandé le 15 décembre 2020 des nouveaux tee-shirts pour une mise en place dans l’ensemble de nos établissements le 15 mars 2021."
"Cette nouvelle game n’a pas été présentée aux élus", réagit Thierry Juny. "Pour ne pas se trouver à nouveau avec cette situation et des slogans bien gras, nous demandons à ce qu'ils soient présenté en CSE. "
"Ce problème dure depuis quatre ans", regrette Muriel Trichet. "Il faut que la mobilisation arrive sur les réseaux sociaux pour que la direction réagisse". En attendant de recevoir leurs nouveaux uniformes, les salariés devaient recevoir ce samedi de nouveaux tee-shirts neutres.