Mort de 6 légionnaires de Saint-Cristol-d'Albion : une erreur d'itinéraire à l'origine de l'avalanche

Trois ans après la mort de 6 légionnaires du 2e REG de Saint-Christol-d'Albion dans une avalanche à Valfréjus (Savoie), les 4 officiers qui encadraient l'expédition sont jugés devant le tribunal correctionnel de Lyon pour d'homicide involontaires. Ils se renvoient la responsabilité.

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Les quatre gradés, tous titulaires du diplôme de chef de détachement de haute
montagne, se sont rejetés jeudi la responsabilité de l'erreur d'itinéraire à l'origine de l'avalanche qui acausé la mort de six légionnaires à Valfréjus.

Le groupe a déclenché la coulée

L'expert nivologue Richard Lambert a assuré à la barre que "ce qui est absolument certain, c'est
le groupe qui a déclenché l'avalanche" à son passage sur des "plaques à vent" reposant sur des couches de neige fragile.

Le 18 janvier 2016, une coulée de neige avaient emporté 18 légionnaires du 2e REG de Saint-Christol à l'entraînement. Le drame s'était produit à plus de 2000 mètres d'altitude, dans un secteur hors piste sur les hauteurs de la station Valfréjus (Savoie).

Cinq légionnaires étaient morts sur le coup, un sixième décédant une semaine plus tard des suites de ses blessures. Sept autres soldats avaient également été blessés.Pendant deux jours, les quatre gradés responsables de l'expédition doivent répondre de ce drame devant le tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont poursuivis pour homicides involontaires et blessures involontaires. 

Le jour de cette sortie à laquelle participait 52 légionnaires, Météo-France avait signalé un risque d'avalanche "marqué" de 3 sur 5, après les fortes chutes de neige des jours précédents.

Toutes les conditions étaient réunies  ce jour-là pour déclencher cette coulée de neige sur 400 mètres de large et 300 mètres de dénivelé. Le groupe évoluait sur des pentes très dangereuses.

Imprudences techniques

La justice reproche aux gradés qui ont planifié la randonnée "une connaissance insuffisante
du secteur de Modane-Valfréjus", "l'absence de consultation" des guides locaux, "un manque de préparation partagée de la course en montagne" ou encore "une considérable erreur de topographie".

"L'expert a démontré de façon implacable qu'il suffisait de se renseigner un petit peu notamment auprès des services météorologiques pour avoir un peu plus de détails, ou des pisteurs de la station de ski, pour dire "il y a un risque d'avalanche évident", niveau 3 niveau 4 ça n'interdit pas, mais le risque d'avalanche était accentué en plus par d'autres conditions météorologiques, c'est la démonstration même qu'à un moment donné, il y a un officier, un commandant qui aurait dû dire : stop, on n'y va pas", estime un avocat de la partie civile. 

L'avocat de la défense affirme pour sa part "qu'une information judiciaire ait été ouverte afin de rechercher les causes d'un tel drame, c'était bien normal il fallait que la justice s'interroge. "Mais je n'estime pas, ajoute-il, que à l'issue de cette enquête, de cette information judiciaire, une quelconque faute puisse leur être imputée".  Les gradés risquent 5 ans d'emprisonnement.
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