L'équivalent d'un demi-tweet: le maire d'Orange Jacques Bompard (Ligue du Sud, extrême droite), a été sommé par la justice de se montrer plus généreux avec son opposition. Elle n'avait le droit qu'à 71 caractères par élu pour s'exprimer dans le bulletin municipal.
Jacques Bompard, le maire (Ligue du sud) d'Orange laissait peu de place à l'opposition dans son journal municipal. 71 signes, l'équivalent d'un demi-tweet offerts à ses opposants. Ils ont porté l'affaire en justice... Et le tribunal leur a donné raison, sommant le maire d'Orange de modifier le règlement "définissant l'espace réservé à l'expression des élus d'opposition sur le bulletin municipal".
Un espace réduit pour l'opposition
La loi prévoit que les journaux municipaux réservent un espace à l'opposition, mais ne précise pas dans quelles conditions.A Orange, Jacques Bompard avait alloué 2.500 caractères aux groupes siégant au conseil municipal, partagés à raison de 71 caractères par élu: soit 2.072 signes pour les 29 élus de son propre groupe (Ligue du Sud), mais seulement 214 signes pour les 3 élus divers gauche, 143 pour les 2 élus Les Républicains et 71 signes pour l'unique représentante du Front de Gauche.
Ces conditions drastiques "empêchent l'expression des élus minoritaires" dans un journal de plus de 20 pages "parfois agrémenté de commentaires peu amènes envers les élus de l'opposition", relève le tribunal.
"La communication du député-maire d'Orange relève de la pure propagande"
ont dénoncé dans un communiqué les trois élus divers gauche ("Aimer ma ville"), qui avaient saisi le tribunal. 71 signes, "ce n'est plus du gazouillis, mais un murmure évanescent sous le tonnerre de ses propres diatribes", ajoutent-ils.
Jacques Bompard a affirmé avoir institué cette règle des 71 caractères "pour tenir compte du principe d'égalité", mais être "tout à fait d'accord pour réévaluer ça".
Lors des municipales de 2014,Jacques Bompard, maire depuis 1995, avait été réélu dès le premier tour avec 60% des voix.