Certains Français préfèrent encore utiliser des espèces plutôt que les paiements en ligne ou par virement bancaire. Ils peuvent désormais régler ainsi leurs factures de cantine, crèche, hôpital, contraventions ou impôts dans 5.100 bureaux de tabac en France. Un service déjà testé dans le Vaucluse.
Ce paiement de proximité s'adresse à environ 500.000 Français, qui "ne disposent pas de compte bancaire, rencontrent des difficultés à se déplacer ou ne maîtrisent pas internet", explique le gouvernement.
Il s'agit de faciliter le paiement de toutes les factures de la vie quotidienne. Ainsi amendes, cantine, crèche, hôpital, etc. seront payables en espèces jusqu'à 300 euros. Et sans limitation de montant par carte bancaire.
Jusqu'à 300 euros en espèces
La paiement en liquide sera aussi accepté pour les impôts de moins de 300 euros, comme la redevance TV, les petites taxes d’habitation ou foncières et tous les impôts qui présentent le QR code prévu à cet effet.Depuis fin février, l'expérience est menée dans dix départements pilotes, dont le Vaucluse. Sur le site www.impots.gouv.fr , une carte interactive répertorie les buralistes agréés.
Un test mitigé à cause du confinement
Ils sont neuf sur Avignon. Dans son tabac "Le Khédive", place de l'Horloge, Myriam Piétri n'a enregistré que cinq opérations depuis la mise en place. "Les premiers mois, on n'a rien fait du tout, ça a démarré après le confinement, dit-elle. On faisait déjà les timbres-amendes et les timbres fiscaux, ça a ajouté la cantine, les impôts et des amendes particulières.La patronne n'est pas convaincue que ce paiement de proximité réponde à un véritable besoin de ses clients.
"Mais un tabac, c'est des multiservices et plus on diversifie, plus on peut développer notre commerce et faire que les gens viennent", ajoute Myriam Piétri précisant que ce service est rémunéré entre 50 centimes et un euro l'opération par la Française des jeux. "En soi, ça nous rapporte rien du tout, mais c'est bien de le faire".
"Il faut le temps que les gens soient informés qu'ils peuvent payer la cantine, les PV de stationnement d'Avignon, etc.. ".
Dans son petit Tabac-Presse de Cadenet, village de 4000 habitants, Isabelle Galliano n'a pas eu plus de succès pour le moment avec le paiement de proximité. Un premier client en mars et quatre autres depuis.
Un paiement simple et sécurisé
"C'est simple à faire, les gens viennent avec leur facture et nous les encaissons sur notre borne Loto, explique-t-elle. On a suivi une petite formation sur internet en partenariat avec la FDJ et après, on a reçu un agrément".Le client n'a qu'à présenter son avis, scanner son QR code et payer. Le paiement se fait "en toute confidentialité" sur un "terminal sécurisé" de la Française des jeux et le buraliste n'a "accès à aucune information de nature personnelle", assure le ministère.Isabelle Galliano pense cependant que le paiement de proximité peut être intéressant pour les habitants de zones rurales. "Tous les services du Trésor public ont disparu chez nous, il faut aller sur Cavaillon ou Pertuis".
Elle pointe aussi que le buraliste ne pourra pas encaisser plus de 300 euros d'impôt en espèces. "Si le montant de leurs impôts est trop important, ils ne pourront pas venir chez nous", note-t-elle. Elle ajoute dans la foulée : "C'est aussi une sécurité pour nous, on ne peut pas se permettre de brasser autant d'argent liquide, ça pourrait être dangereux".
Le ministère des Finances a chiffré à deux millions d'euros par an le montant des factures de service public qui pourrait être réglées par ce nouveau service.