Il décrit sa fabrication avec une grande délicatesse. Il admire son croustillant et son fondant réunis. Antoine Piquet participera au concours du meilleur croissant de France. Jeune Vauclusien de 18 ans, il parle du croissant comme un poète. Ou plutôt comme un artisan.
Alerte régime : il est impossible de résister à l'appel du croissant après cet article.
Ceci étant dit, le tout jeune apprenti boulanger Antoine Piquet nous apprend que fabriquer un croissant est "extrêmement complexe." Le travail de la pâte, son repos au froid entre 12 et 24 heures, la texture du beurre, la fermentation, la formation des plis qui donnera les feuillets, il faut de l'expérience pour réussir un bon croissant. Il n'est jamais deux fois pareil.
"Le croissant parfait", selon Antoine, "est fait par quelqu'un qui aime son métier et respecte la matière première".
A 18 ans, l'étudiant en première année de brevet professionnel a été élu Meilleur Apprenti de France début mars. C'est donc un sérieux candidat pour le concours du meilleur croissant de France, organisé les 18 et 19 mai par Isigny en Normandie. Des croissants au beurre, faut-il le préciser ?
Aux ingrédients, Antoine ajoute une vision du métier.
Il faut apporter du respect à la pâte, ne pas la brusquer. Et sentir les choses.
Ce futur boulanger veut travailler dans les métiers de bouche depuis l'enfance. Originaire de Villars, près d'Apt, il est apprenti-boulanger en Auvergne et suit les cours du CFA d'Avignon. Il aime le pain et les viennoiseries "On est dans un métier où il faut toucher à tout. L'artisanat, c'est ça." Cet apprenti pourrait aussi toucher aux mots et devenir boulanger-poète.
Je veux donner de la vie au pain. Boulanger, c'est que des sens, il faut se fier à nos sens, c'est un métier sensuel.
Une fois son diplôme décroché, l'apprenti espère travailler un peu partout en France, pour apprendre et puis s'installer dans sa propre boulangerie.
Si le croissant au beurre pouvait paraître banal derrière sa vitrine, ce jeune homme nous apprend à le regarder différemment. Le croissant, quelques calories... mais si peu finalement. 70 grammes de saveur... mais surtout de bonheur.
Trop fort en croissant
Benjamin Régnier, du CFA de Carros, dans les Alpes-Maritimes, a décroché le deuxième prix de la sélection régionale. Il participera également à la finale les 18 et 19 mai, en Normandie.