"Je fonce et j’écrase toute cette merde". Ces propos ont été écrits par un élu du Pontet, dans le Vaucluse, au sujet d’une prière de rue musulmane. Le commentaire raciste publié par Christian Rippert sur Facebook fait grand bruit.
Lundi 29 juillet, un internaute publie sur Facebook une photo de musulmans en train de prier dans la rue avec une question de ce type : "Que feriez-vous si vous voyiez une prière de rue et que vous êtes au volant d’un camion ?". Commentaire de Christian Rippert : "Je fonce et j’écrase toute cette merde".
Christian Rippert est conseiller municipal au Pontet. Il n’a pas de délégation particulière et travaille dans un commerce. Jusqu’en 2017, il adhérait au Rassemblement National.
Les propos sont écrits sur la page personnelle de l’élu et repérés par le site "Dômes et Minarets". Le post est supprimé de la page de l'élu mais des captures d’écran ont été faîtes. La polémique est partie. Et les gendarmes saisis de l'affaire.
La presse parle de l'affaire des propos islamophobes/terroristes de l'élu du Pontet #ChristianRippert https://t.co/hVi6rWnzEV pic.twitter.com/8eHRtFLwxP
— Dômes & Minarets (@domes_minarets) August 7, 2019
"Ces propos n’engagent nullement la mairie"
En apprenant les faits, le maire du Pontet, Joris Hebrard, (Rassemblement National) appelle immédiatement le conseiller municipal et lui passe un savon.Il s’exprime à travers ce communiqué de presse : "Les propos de Christian Rippert n’engagent nullement la commune du Pontet. Il les a tenus à partir de son compte Facebook personnel dans le cadre de sa vie privée. Je ne cautionne en aucune manière ces propos stupides. Je l'ai dit à l'intéressé lors d'un entretien".
La mairie gère la crise et veut "remettre les choses à leur place"
Une démission ne sera pas "suggérée" à l’élu. Le chef de cabinet du Pontet, Xavier Magnin, avance l’argument que des propos du même ordre peuvent également être tenus par des musulmans. "Les propos de Christian ne devaient pas être, (…) mais on devrait condamner tout le monde, tous ceux qui dérapent".Toujours selon le directeur de cabinet, depuis les attentats de Charlie Hebdo, sur Internet, « Ce n’est pas la raison qui gouverne, c’est la passion. »
Un conseiller municipal de l'opposition saisit la gendarmerie
Jean-Firmin Bardisa, conseiller municipal du Pontet s’indigne. Il s’exprime dans l'article de France Bleu Vaucluse :"Ces commentaires sont inadmissibles pour un élu de la République, (…) Lorsque l'on a un mandat, on ne peut pas tenir de tels propos." L’élu a signalé les faits à la gendarmerie et espère une enquête
SOS Racisme Vaucluse veut saisir les instances politiques et judiciaires. Le conseiller municipal d'Avignon Amine El Khatmi, président du Printemps Républicain, demande au procureur de la République d'Avignon de se saisir directement de l'affaire.