L'administrateur judiciaire marseillais, Michel Gillibert, soupçonné d'avoir participé à une tentative d'extorsion au préjudice de l'agent de joueurs Jean-Pierre Bernès, a été remis en liberté, mardi, a-t-on appris auprès de son avocat.
Détenu depuis le 9 octobre à la maison d'arrêt d'Aix-en-Provence, le mandataire de justice a été placé sous contrôle judiciaire par la juge d'instruction en charge du dossier, avec l'obligation de verser un cautionnement de 60.000 euros, et de s'abstenir de rencontrer les autres protagonistes de ce dossier.
Michel Gillibert, 62 ans, a été provisoirement suspendu de ses fonctions en décembre dernier par le tribunal de grande instance de Marseille.
Chargé par le tribunal de commerce de recouvrer les 15 millions d'euros de dommages et intérêts auxquels Jean-Pierre Bernès a été condamné, en 1998, avec d'autres anciens dirigeants de l'Olympique de Marseille au terme d'une affaire d'abus de biens sociaux, Me Gillibert se voit reprocher d'avoir eu recours à des intermédiaires appartenant au banditisme local afin de contraindre l'agent de joueurs à s'acquitter de cette vieille dette.
Son avocat, Me Lionel Febbraro, se réjouit que "la juge d'instruction ait entendu sa défense car il y a dans le dossier des éléments qui semblent démontrer qu'il n'est pas corrompu".
Alors que l'accusation en fait un instigateur présumé de la tentative d'extorsion, y ayant même un intérêt financier, l'administrateur judiciaire se serait en réalité opposé à tout arrangement, soutient Me Febbraro, tel que cela apparaîtrait dans un enregistrement opéré par Jean-Pierre Bernès d'une conversation entre les deux hommes en avril 2015.
Outre l'administrateur judiciaire, six autres personnes ont été mises en examen pour tentative d'extorsion, association de malfaiteurs, violation du secret professionnel et recel. Deux d'entre elles sont toujours détenues.