La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête sur l'agression à la machette d'un enseignant juif à Marseille par un adolescent qui dit avoir agi "au nom d'Allah et de l'État islamique", a indiqué lundi le parquet de Paris.
L'enquête est ouverte pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste", a précisé le parquet.
L'adolescent, qui aura 16 ans la semaine prochaine, a blessé sa victime qui portait une kippa lundi matin en pleine rue, avant d'être interpellé et de revendiquer un geste antisémite. Le jeune homme, de nationalité turque et inconnu des services de renseignement, a revendiqué lors de son interpellation avoir agi "au nom d'Allah et de l'État islamique".
Reportage MILLIET-BOUQUET Ghislaine, SCHUFFENECKER Xavier et BOISSONNET Maia :
Intervenants : Brice Robin - Procureur de la République, parquet de Marseille, la femme de l'enseignant agressé et Yannick Blouin - Directeur départemental adjoint de la Sécurité Publique
Manuel Valls "révulsé" par l'agression antisémite de Marseille :
Le Premier ministre Manuel Valls s'est dit lundi "révulsé" par l'agression commise, en affichant son "intransigeance" face à ces actes."L'agression antisémite d'un professeur à Marseille nous révulse. Intransigeance face à ceux qui s'en prennent à notre unité républicaine", a tweeté le chef du gouvernement.
Cette agression "démontre encore une fois l'état, aussi, de notre société" et "le fait que le racisme et l'antisémitisme sont présents" en France, a souligné
M. Valls devant la presse, en sortant d'une série d'entretiens avec les partenaires sociaux à Matignon.
"Cet antisémitisme doit être combattu comme nous devons combattre avec la dernière des forces tous les actes anti-musulmans, parce qu'il y en a dans le contexte actuel", a appelé le Premier ministre.
Il a également cité "les agressions contre les églises", en citant la tentative d'attentat visant une église à Villejuif l'an dernier.
Cette agression montre aussi que "nous pouvons avoir", comme au commissariat de La Goutte d'Or à Paris jeudi, "des actes de personnes isolées qui se sont radicalisées et qui représentent un danger", a averti M. Valls.
Le président François Hollande a dénoncé dans un communiqué un acte "innommable et injustifiable", tandis que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est indigné d'une "révoltante agression antisémite". Voir les commentaires politiques.