Sept alpinistes étrangers sont morts ce mardi midi, emportés par une avalanche près du sommet du Dôme de neige des Écrins (4.015 mètres), la plus meurtrière de l'année, un drame qui endeuille une fois de plus le département des Hautes-Alpes.
L'avalanche s'est déclenchée vers midi entre 3.900 et 4.000 mètres d'altitude sur la commune de Pelvoux. Huit alpinistes, répartis en trois cordées, ont été emportés.
Le bilan définitif fait état de sept morts et d'une alpiniste blessée au fémur. "La situation est dramatique, une fois de plus, dans ce massif", a déclaré le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, au cours d'une conférence de presse à Briançon.
"Les recherches ont été arrêtées. Les corps sont en cours de transport vers une chapelle ardente" sur l'héliport du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon, a-t-il ajouté.
Parmi les victimes décédées, on compte quatre hommes allemands et trois hommes tchèques, tous nés entre 1964 et 1976. La jeune femme blessée, qui est en train d'être opérée, est une Allemande née en 1979, selon le parquet de Gap.
Reportage Boudjema Mekioussa et Centofanti Léo :
L'avalanche a été repérée par le gardien du refuge des Écrins (3.170 mètres) qui a donné l'alerte. Il s'agit "très certainement d'une plaque à vent", a indiqué le lieutenant-colonel Christian Flagella, commandant du groupement de gendarmerie des Hautes-Alpes. "Les conditions sont hivernales en ce moment", a-t-il précisé.
Une plaque à vent est une épaisse couche de neige accumulée par le vent, qui rompt subitement, souvent en raison d'une surcharge de neige. "Il y a eu des chutes de neige importantes ce week-end, notamment en très haute montagne", a précisé Nicolas Colombani, commandant du PGHM de Briançon. La plaque s'est décrochée sur 80 cm à 1 mètre de hauteur, l'avalanche s'étendant sur 250 mètres de long, selon la même source.
Un des '4.000' les plus faciles des Alpes
Les alpinistes étaient répartis en deux cordées de trois et une cordée de deux personnes. Aussitôt alerté, le PGHM de Briançon a envoyé une quinzaine de secouristes sur place, parmi lesquels deux maîtres-chiens et deux médecins urgentistes. Un détachement des CRS de Briançon, spécialisés dans le secours en montagne, a également été dépêché sur place.Les opérations de secours étaient épaulées par trois hélicoptères.
Dans un communiqué de presse, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a adressé "ses sincères condoléances aux familles des victimes", les assurant "de tout son soutien".
L'avalanche s'est produite sur la voie normale du Dôme de neige des Ecrins, un itinéraire coté F (Facile) très fréquenté par les alpinistes amateurs car ne nécessitant pas de grandes compétences techniques. Ce sommet est communément considéré comme l'un des "4.000" les plus faciles des Alpes, sur les 82 sommets de cette altitude que compte le massif.
Le parquet de Gap a ouvert une enquête préliminaire pour homicide involontaire, en vue de déterminer les circonstances exactes du drame.
Cette avalanche est la plus meurtrière de l'année. Le 1er avril, une avalanche avait coûté la vie à deux skieurs autrichiens de 22 et 23 ans et à un Italien de 24 ans au Col Émile Pic à Pelvoux (Hautes-Alpes). Un troisième Autrichien avait été grièvement blessé.
Le 24 janvier, quatre hommes et deux femmes, tous Français et âgés de 58 à 73 ans, partis pour une randonnée à ski dans le Queyras (Hautes-Alpes),
avaient été victimes d'une importante coulée de neige. Leurs corps avaient été retrouvés dans le vallon de Bachas, à 2.500 mètres d'altitude.
- avec AFP -