En 3 minutes chrono, pas une seconde de plus, les étudiants des universités françaises participent depuis 3 ans à de véritables compétitions oratoires. Après Lyon en 2014 et Nancy en 2015, Bordeaux accueillera le 31 mai prochain la 3è finale nationale de "Ma thèse en 180 secondes".
Depuis 3 ans, "Ma thèse en 180 secondes" est aux universités françaises ce que la coupe de France est au football : une épreuve avec ses compétitions régionales, sa demi-finale et sa finale nationales. D'autres diront, c'est l'élection de la miss France ou du mister France des universités ... en version scientifique et moins glamour.
Car cette épreuve met en compétition "les grosses têtes" de nos universités, des étudiants bac+8. Et là, il est question de rhénium supraconducteur, de rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire, de la modulation des interneurones ... bref, vous l'avez compris, c'est du haut vol cérébral.
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Alors expliquer à un public "l'Implication des récepteurs 5-HT2A dans la modulation des interneurones PKCγ dans un contexte d'allodynie" ... et cela en 3 minutes chrono de vulgarisation scientifique, cela relève vraiment de la performance !
Le 31 mai prochain nos "grosses têtes universitaires" ont rendez-vous à Bordeaux. 28 étudiants de toutes les universités de France monteront sur scène pour la finale nationale 2016, la 3è édition de "Ma thèse en 180 secondes". Mais avant ce rendez-vous, les étudiants doivent passer par les finales régionales qui se déroulent en ce moment, en mars et en avril.
#MT180 : seul sur scène pendant 180 secondes
Dans une grande salle, seul sur la scène devant le jury et le public, l'étudiant présente sa thèse ... en fait il expose ou "interprète" sa thèse universitaire, presque comme un acteur, souvent avec humour. Petite subtilité supplémentaire, l'étudiant sur scène est chronométré, comme dans une épreuve sportive..Les participants ont 180 secondes, pas une seconde de plus ! 3 minutes chrono pour présenter leur sujet de recherche de doctorat et expliquer comment la recherche est menée. Dès le premier mot de la présentation le chronomètre est déclenché. Le décompte est lancé en partant de 180 secondes jusqu’à 0 seconde.
Résumé ... en 189 secondes de la finale nationale 2015 organisée à Nancy
Lauréat 2015 : Alexandre Artaud de l'Université Grenoble Alpes
En 2015, la 2è édition nationale de "ma thèse en 180 secondes" s'était disputée en Lorraine. 27 concurrents pour la finale française à Nancy. A l'arrivée 1 champion et 2 vice-champions. Les 3 lauréats sont sélectionnés pour affronter les champions des Belges, des Québecois et ceux des pays Africains dans la grande finale internationale 2015 à Paris.Jeudi 1er ocotbre 2015 Alexandre Artaud remporte le 1er prix. L'étudiant de l'Université Grenoble Alpes fait un tabac, souligne france 3 Alpes : ovation pour le thésard de Grenoble. Dans une interview au journal lemonde.fr le lauréat de la finale 2015 résume la difficulté de l'exercice.
l’exercice en lui-même est compliqué, c’est vrai. Tout résumer en trois minutes avec des termes accessibles pour tous n’est vraiment pas évident.
- Alexandre Artaud, de l'Université Grenoble Alpes reçoit à Nancy le Premier prix du jury de la finale nationale ainsi que le Prix du public. L'étudiant en sciences physiques fondamentales a présenté sa thèse en 180 secondes sur la "Spectroscopie tunnel à très basse température de graphène sur rhénium supraconducteur"
Sur le podium 2015 de "Ma thèse en 180 secondes", deux autres étudiants primés.
- Rachida Brahim de Aix-Marseille université reçoit le Deuxième prix du jury pour sa thèse sur les "Crimes racistes et racialisation. Processus de différenciation et d’universalisation des groupes ethniquement minorisés dans la France contemporaine, 1971-2003"
- Grégory Pacini de Sorbonne Paris Cité décroche le Troisième prix du jury avec sa thèse sur le "Rôle d’EHD4 dans la régulation du facteur de restriction du VIH-1 : BST2"
En octobre 2015, les 3 lauréats français participent à la finale internationale à Paris et affrontent 13 étudiants du Québec, de Belgique et de plusieurs pays Africians.
Alexandre Artaud, de l'Université Grenoble Alpes enlève une belle seconde place derrière Adrien Deliege, étudiant belge de l'université de Liège.
Lauréate 2014 : Marie-Charlotte Morin de l'Université de Strasbourg
En juin 2014 à Lyon, Marie-Charlotte Morin venue d'Alsace a remporté le premier prix et le prix du public de la finale nationale.
- Marie-Charlotte Morin de l'Université de Strasbourg a présenté, en 180 secondes chrono, sa thèse sur "le rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire directe in vivo chez C.elegans"
Aux côtés de Marie-Charlotte Morin, sur le podium 2014 de la finale nationale à Lyon, deux autres lauréats.
- Noémie Mermet de la région Auvergne prend la seconde place après sa prestation en 180 secondes sur "l'Implication des récepteurs 5-HT2A dans la modulation des interneurones PKCγ dans un contexte d'allodynie"
- Chrystelle Armata de la région Rhône-Alpes présente sa thèse en 180 secondes : "La loyauté probatoire à l'épreuve des nouvelles technologies".
Noémie Mermet 1er prix du jury de la finale internationale 2014 au Québec
En septembre 2014, le trio français féminin s'envole pour la Québec et la finale internationale à Montréal pour affronter les Belges, les Canadiens, et les Marocains. Superbes prestations des françaises en 180 secondes.Mais cette fois, Noémie Mermet devance Marie-Charlotte Morin. Noémie Mermet de la région Auvergne séduit le jury et le public et gagne le 1er prix avec sa thèse en 180 secondes sur "l'Implication des récepteurs dans la modulation des interneurones"
Derrière Noémie Mermet 1er prix du jury, belle consolation pour Marie-Charlotte Morin, la championne française de l'Université de Strasbourg enlève la seconde place de la finale internationale 2014 au Québec.
Et la finale 2016 ?
Aujourd'hui la compétition 2016 est déjà lancée. Finales régionales en mars et avril. Qui va succéder Marie-Charlotte Morin lauréate 2014 et à Alexandre Artaud lauréat 2015 ? Réponse, le 31 mai au terme de la finale nationale à Bordeaux.