Le "doggy bag", solution contre le gaspillage alimentaire promu en Rhône-Alpes

Les "doggy bags", ces boîtes qui permettent d'emporter ses restes après un repas au restaurant trop copieux, arrivent en force en Rhône-Alpes, soutenus par la région et par plusieurs jeunes entrepreneurs pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

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Pour la journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire, la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) Rhône-Alpes, a lancé une campagne de promotion du "doggy bag". Mais la pratique, courante dans les pays anglo-saxons, peine à s'installer dans les habitudes françaises.



"Il y a une attente forte du côté des consommateurs, mais beaucoup d'interrogations de la part des restaurateurs", explique Elisabeth Manzon, chef de projet alimentation à la DRAAF Rhône-Alpes. "Une des interrogations des restaurateurs concernait leur responsabilité en cas d'intoxications. Pour les rassurer, nous avons rédigé une note qui précise qu'ils ne sont plus responsables dès que la nourriture quitte le restaurant."

D'après la Communauté européenne, la restauration est responsable de 14% du gaspillage alimentaire. Une loi "bio déchets", imposera en 2016 aux restaurants qui servent plus de 180 repas par jour de trier et de valoriser leurs déchets alimentaires. Le "doggy bag" est une des pistes pour limiter ces déchets. Mais, si d'après une étude de la Draaf, 95% des personnes interrogées seraient prêtes à utiliser un "doggy bag", "les gens ont encore honte de le demander", précise Elisabeth Manzon.

- 'gourmet bag' -

Un constat qui n'a pas découragé trois jeunes entrepreneurs lyonnais, encore en école de management. "C'est dans l'air du temps", estime Ludivine Vajou, responsable administrative et financière de "TakeAway". Cette entreprise vient de lancer une "box" que proposent des restaurateurs à leurs clients aux petits appétits. La boîte hexagonale, munie d'une poignée pour éviter l'utilisation d'un sac plastique, est en partie financée par des encarts publicitaires.
"L'esthétisme de la boîte est très important", affirme Ludivine Vajou, pour casser l'image négative du "doggy bag". Dans le même but, la Draaf a déposé l'expression "gourmet bag", pour tenter de toucher les clients des restaurants traditionnels français.

Certains se sont déjà montrés intéressés. La TPE lyonnaise compte une dizaine de clients, dont le Selcius, un bar-restaurant installé dans le nouveau quartier Confluence, qui met à disposition les "box TakeAway" depuis leur lancement il y a trois semaines. "Les clients ne demandent pas eux-même", relève Sylvain Larose, co-gérant du restaurant, qui les met à disposition sur le comptoir avec un certain succès. "On s'en sert aussi pour sensibiliser les gens au gaspillage".
Il reconnaît que "pour la nourriture, c'est plus difficile que pour le vin." Le sac à vin proposé par TakeAway  est en effet le plus populaire, puisqu'il peut décider des clients à commander une bonne bouteille qu'ils termineront à la maison, plutôt qu'un verre.

A Annecy, l'entreprise "Trop bon pour gaspiller" se veut plus verte, avec des boxes au design basique mais dont le revêtement, en cellulose, permet à la boîte d'être compostable, tout en assurant l'étanchéité du produit.

Rien pour le vin de leur côté: "Il y a déjà la bouteille, ça n'a pas de sens de créer un nouvel emballage", estime Rabaïa Calvayrac, responsable commerciale de l'entreprise créée avec son mari. L'entreprise prévoit une commercialisation "début novembre", et est en relation avec des collectivités locales et des restaurants. "Plutôt des restaurants haut-de-gamme. On a même été contactés par un hôtel 4 étoiles et un restaurant parisien".
Comme pour TakeAway, il en coûtera un peu plus d'un euro par boîte au restaurateur: un tarif élevé qu'espèrent faire baisser les entreprises à mesure que les quantités augmenteront. Si les clients souscrivent au dispositif.
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