Michel Bouvard, sénateur UMP de la Savoie, estime qu'un sur-péage des poids lourds sur les autoroutes, comme en Autriche, permettrait de financer le Lyon-Turin. Michel Destot, député PS de l'isère, y voit lui aussi une solution "viable". Un sommet franco-italien doit se réunir à Paris mardi.
Le premier ministre a chargé deux parlementaires Rhône-Alpins Michel Destot député PS de l'Isère et Michel Bouvard, sénateur UMP de la Savoie de réfléchir à des solutions pour le financement pérenne du Lyon-Turin. Manuel Valls veut surtout obtenir d'eux des propositions de financement "de nature à limiter la charge sur les finances publiques".
La France et l'Italie doivent présenter à l'Union européenne d'ici à fin février une demande de subvention à hauteur de 40% du coût du projet. La construction de la Ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin passe par la construction d'un tunnel transalpin de 57 km pour 8,5 milliards d'euros, l'Italie prenant en charge 2,9 milliards et la France 2,2.
MM Destot et Bouvard semblent s'orienter vers l'Eurovignette, une formule de financement qui autorise les Étals à percevoir des majorations de péages sur certains axes routiers afin de financer des projets de transports alternatifs. Michel Destot estime qu'il s'agit là d'une solution viable tandis que Michel Bouvard souligne que la directive européenne le permet déjà en Autriche pour financer le tunnel du Brenner.
Le système prévoirait ainsi une majoration de péage pouvant aller jusqu'à 25% pour les poids lourds empruntant les autoroutes alpines. Les parlementaires ne savent pas encore dans quelle proportion l'eurovignette pourrait financer la construction l'ouvrage, une partie de la réponse dépendant des montages financiers mis en place pour réaliser le tunnel.
Michèle Rivasi, député européen Europe Ecologie, a d'ores et déjà vertement répliqué, mettant en cause les deux parlementaires : «Les fameux duettistes n’ont rien dit lorsque le Ministre des Transports a décidé de diminuer les tarifs des tunnels routiers pour les camions.(...). Ils n’ont rien dit non plus lorsqu’au tunnel du Mont blanc les camions les plus polluants ont pu payer moins cher en 2014 qu’en 2013 !".
Pour conclure ainsi : "Alors que l’éco-taxe a été enterrée, la ressortir pour le Lyon-Turin,c’est de l’enfumage médiatique !".