Les protocoles de vote pour la primaire de la droite et du centre n'ont pas toujours été respectés à la lettre dans le Rhône où l'on enregistre des ratés dans plusieurs bureaux de vote. Le député Patrice Verchère, président du comité d'organisation, en a lui-même eté victime.
L'incident est rapporté par un électeur qui s'est présenté en tout début d'après-midi dans le bureau de vote de rue du Béguin dans le quartier de la Guillotière à Lyon. Il y a relativement peu de monde à ce moment là vers 13 h. A peine rentré dans le bureau de vote, un assesseur lui demande sa carte d'électeur. Il refuse puisque seule une carte d'identité doit en principe suffire pour voter. L'assesseur semble embarrassé puisque l'homme dispose d'un passeport en bonne et dûe forme. Il l'oriente donc vers la zone de vote.
L'ambiance est manifestement un peu tendue. La femme qui tient la liste d'émargement semble soulagée de voir apparaître le nom de ce citoyen inscrit sur sa liste. On exige bien de lui le versement des deux euros mais à aucun moment on ne lui demande, comme c'était spécifié dans le réglement, de signer la charte d'adhésion aux valeurs de la droite et du centre. Ces entorses au réglement se seraient multipliées ici et là sans que l'on puisse en mesurer la portée exacte.
Patrice Verchère , député Les Républicains de la 8ème circonscription et responsable de l'organisation de la consultation pour le Rhône, concéde des problèmes sur les listes électorales. Lui-même reconnaît avoir eu des difficultés pour voter avec son propre nom. Ainsi un certain nombre d'électeurs dont le nom commencait par "V" aurait eu des problèmes pour se faire reconnaître leur qualité d'électeur. "On est passé, dit-il par des entreprises privées pour récupérer des listes " ce qui expliquerait ces listes "non consolidées".
Il faut que ça reste à la marge
Patrice Verchère s'explique : "On sait qu'il y a eu des problèmes. Mais il faut que ça reste à la marge". Il estime toutefois qu'il n'y a pas lieu d'en faire "un motif d'invalidation". Le responsable de l'organisation du vote préfére évoquer l'affluence dans les bureaux de vote : "Peut-être que ça a du jouer."
Il précise aussi que la mobilisation des 1700 personnes pour tenir les bureaux de vote dans le Rhône a été compliquée. "On a essayé de mettre des gens qui avaient l'expérience des élections mais on n'a pas toujours pu. Il est possible qu'il se soient mal organisés" reconnaît-il.
Le Rhône compte 281 bureaux de vote , soit 22 % des sites de consultation en Auvergne-Rhône-Alpes. Rien ne permet de dire encore si ces incidents peuvent fausser le résultat du vote ou sont de nature à susciter des réclamations fondées. Le comité de soutien à Francois Fillon a néanmoins annoncé sur France Info vers 18 H qu'il saisissait la Haute Autorité après des incidents rapportés dans plusieurs communes.
#PrimaireDroite : le camp de François Fillon saisit la Haute Autorité après plusieurs incidents signalés dans plusieurs communes pic.twitter.com/3ObsW54tkg
— franceinfo (@franceinfo) 20 novembre 2016