La Fête des Lumières va-t-elle être annulée en plein état d'urgence ? Ou doit-elle précisément se tenir malgré la menace terroriste pour répondre aux attentats de Paris ? Un dilemme que la mairie de Lyon et les plus hautes autorités de l'Etat doivent trancher au plus vite.
La question est posée avec une acuité particulière depuis les attentats meurtriers de Paris. La Fête des Lumières peut-elle se tenir à Lyon du 5 au 8 décembre alors que plane toujours la menace terroriste ? Une manifestation publique de cette ampleur est-elle compatible avec l'état d'urgence qui doit être prolongé de trois mois ?
C'est à la mairie de Lyon, en concertation avec les plus hautes autorités de l'Etat, qu'il appartiendra de trancher rapidement, compte tenu du contexte. Une réunion de concertation est d'ores et déjà prévue aujourd'hui à la préfecture du Rhône avec tous les acteurs de la fête et avec les services de sécurité. Le préfet de région, nouveau venu à Lyon, prend connaissance cet après-midi des précédents et du dispositif mis en place à cette occasion. Un dispositif dont on imagine qu'il devra être totalement reconsidéré après les attentats de Paris, si la fête est maintenue.
Interviewé de l'"Autre direct", émission de TLM et de Lyon Capitale, le préfet de région Michel Delpuech a fait état de son attachement aux traditions : S'il est conscient de l'importance de cette fête pour les Lyonnais, il se dit aussi préoccupé par les risques liés aux manifestations publiques et aux rassemblements dans le contexte actuel. Le préfet de région suggère donc aux organisateurs des aménagements liés aux circonstances :"Notre France Républicaine est plus forte que ceux qui veulent l'atteindre" - M.Delpuech -
"Il y a peut- être quelques adaptations à trouver ... la durée. Il y a peut-être une marge de manoeuvre"... - M.Delpuech -
Le préfet répète son attachement au calendrier républicain : "Ce serait s'abaisser devant ceux qui nous menacent si on renonçait aux élections régionales ou si notre pays n'était pas en capacité à organiser la Cop 21". Une logique qui devrait donc aussi s'appliquer à cette fête "emblématique".
Michel Delpuech doit rencontrer au plus vite, aujourd'hui ou demain, le sénateur maire de Lyon, à son retour de Paris où il participe au congrès des maires. Georges Képénékian, 1er adjoint au maire, chargé de l'événement, a laissé entendre lundi, toujours sur TLM, qu'il serait probablement difficile de maintenir la "Fête des Lumières".
La crainte des organisateurs porte en fait tout autant sur des mouvements de panique avec une foule devenue incontrôlable que sur les risques d'attentats. Le syndicat de police Alliance a pour sa par demandé l'annulation définitive de la Fête des Lumières, faisant valoir que le dispositif de sécurité prévu autour de la conférence sur le climat à Paris allait mobiliser l'essentiel des effectifs disponibles.
Quoi qu'il en soit , la décision devrait être connue en fin de semaine.En attendant , une pétition a été mise en ligne pour celles et ceux qui voudraient que la Fête soit maintenue à tout prix.C'est ici.
Le reportage de Cecile Banasik et de Valérie Benais (Montage C.Martin ) :
Les intervenants :
1)Sebastien Lefèvre -Artiste -
2)Laurent Duc -Président UMIH (Hotellerie professionnelle)
3)Laurent Nouvel- Secrétaire départemental Alliance Police