La Chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a infligé un blâme au professeur Didier Raoult pour avoir communiqué "des informations qui ne s'appuyaient sur aucune donnée confirmée" en promouvant l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, a-t-elle justifié dans sa décision transmise mardi à l'AFP.
La Chambre bordelaise a adressé vendredi 3 décembre un blâme à l'infectiologue marseillais sans rendre publique jusqu'ici les motivations de cette sanction. Les voici dévoilée ce mardi matin 7 décembre à l'agence France Presse.
"Le professeur Raoult a, au travers de différents médias et notamment sa propre chaîne au sein du média Youtube, donné des informations qui ne s'appuyaient sur aucune donnée confirmée, sans faire preuve de la prudence nécessaire alors qu'ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés au Covid-19", a détaillé l'instance basée à Bordeaux, où l'audience avait été dépaysée loin de Marseille.
La chambre considère ainsi que le directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille a enfreint l'article 12 du code de déontologie, qui oblige les médecins à communiquer avec "prudence" auprès du grand public et sur la base de "données" scientifiques "confirmées".
La chambre retient également que Didier Raoult a "divulgué dans les milieux médicaux un procédé nouveau de traitement insuffisamment éprouvé" sans les "réserves qui s'imposaient".
Pas de charlatanisme
Didier Raoult a aussi "manqué à son devoir de bonne confraternité" en s'exprimant "de manière peu correcte, discourtoise, voire agressive" à l'encontre d'autres médecins, ajoute la chambre, dont le blâme, infligé vendredi à l'infectiologue marseillais, est susceptible d'appel.
En revanche, l'instance n'a pas retenu les accusations de "charlatanisme" et jugé que le "Pr Raoult n'a fait courir à ses patients aucun risque injustifié en prescrivant l'hydroxychloroquine aux doses habituellement préconisées".
Le professeur Raoult était poursuivi par l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, puis par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), qui lui reprochaient d'avoir enfreint plusieurs article au code de déontologie médicale, en promouvant et prescrivant un traitement à base d'hydroxychloroquine contre le Covid-19, malgré son absence d'effet prouvé aujourd'hui encore.