Sans surprise, Marseille termine dernière du Baromètre des Villes Cyclables de plus de 200.000 habitants. Déjà en 2017, la ville figurait en fin de classement. A Marseille, le collectif Vélo en Ville reconnaît certaines améliorations, mais souligne les incohérences des infrastructures.
Le Baromètre des villes cyclables, mesure, depuis 2017, le degré de satisfaction ou d'insatisfaction dans la pratique du vélo en ville. Et encore une fois, Marseille termine en queue de peloton. En première position, l'inébranlable ville de Strasbourg, suivie de près par Nantes et Rennes.
Pourquoi la cité phocéenne est-elle autant à la traîne ?
Cette enquête repose sur la participation des cyclistes, à savoir 1.751 marseillais, soit deux habitants sur 1.000.Le questionnaire propose de s'exprimer sur un ressenti général, la sécurité, le confort ou bien les efforts de la commune.
Parmi les points les plus faibles relevés pour la ville, le manque de sécurité pour les enfants et les personnes âgées, ou encore le stationnement trop fréquent des véhicules motorisés sur les pistes cyclables.
L'enquête révèle également un réseau d'itinéraires cyclables qui ne "permet pas d'aller partout de façon rapide et directe".Au #CongresFUB2020 pour la cérémonie du#BaromètreVélo #Marseille dernière des 11 plus grandes villes françaises, mais également dernière des 42 plus grandes villes de France : https://t.co/bzjo3Zib6J pic.twitter.com/XZouaaa9Yg
— Vélos en Ville (@VelosenVille) February 6, 2020
Le collectif Vélo en Ville, qui milite depuis des années pour une ville plus accessible aux cyclistes, n'est pas surpris du classement. Pour Emilien Schultz, administrateur du collectif, Marseille "manque d'expertise" en la matière : "on créé des pistes cyclables, pour augmenter les chiffres, mais elles sont peu adaptées aux usages du vélo".
Il cite par exemple les travaux sur le Cours Lieutaud où la toute nouvelle piste cyclable "prend la place sur le trottoir, et on crée donc des conflits entre piétons et cyclistes. Cela devient détestable pour tout le monde".
Pour aller plus loin, nous avions suivi le collectif Vélos en Ville à Marseille, dans un parcours urbain plutôt impressionnant dans les rues de la cité phocéenne. A voir en vidéo ici.
Les points forts de Mareille, car il y en a !
Le Baromètre relève néanmoins dans ce tableau noir, quelques bons points à Marseille. Tout d'abord, la facilité pour les usagers de louer un vélo, à la journée ou pour plusieurs mois.L'enquête relève aussi la présence de magasins ou d'ateliers de réparation. Dans l'ensemble, Marseille enregistre une progression de 0,22 points.
Une tendance qu'Emilien Schultz explique par l'application de la loi Laure (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie) qui stipule qu'"à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines (...) doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation."
Le collectif note en effet les engagements de la Métropole, à travers son Plan Vélo, l'élaboration de la piste cyclable sur la Corniche, mais regrette toutefois le manque de cohérence et de continuité des nouveaux aménagements.
A noter que Paris est l'agglomération qui a le plus progressé depuis 2017 avec un indice de 1.09 points.
Le vélo : un débat majeur pour les Municipales 2020
A l'heure du réchauffement climatique et des enjeux environnementaux, partout en France, la place du vélo en ville fera aussi partie des débats électoraux.Emilien Schultz l'affirme : "Il existe des solutions réalistes et peu onéreuses pour que les municipalités développent leurs réseaux". A l'instar de la ville de Séville, qui, en l'espace d'un mandat, à réussi son pari de développer 170 km de pistes cyclables et 250 stations de vélo en libre service.Le 20 février à 19h30, les principaux candidats·es à la Mairie de Marseille sont invités·ées à passer leur #grandoralvelo !
— Vélos en Ville (@VelosenVille) February 4, 2020
L'événement : https://t.co/qItfMMDrHO
Plus d'infos : https://t.co/x5NF5tuoCj pic.twitter.com/Aqti55JEOe
Le 20 février, le collectif Vélo en Ville, qui se veut apolitique, organisera à Marseille, un débat avec tous les candidats aux Municipales. L'objectif en cette période électorale est de "rassembler toutes bonnes volontés sur le thème d'une ville cyclable, car toutes les listes y voient un intérêt environnemental et de santé publique".