Boostée par les nouvelles habitudes prises par les Français pendant le confinement et par les aides de l'Etat, la bicyclette a le vent en poupe en cette rentrée scolaire. Zoom sur ce véritable phénomène de société ce vendredi dans le magazine Ailleurs en France sur France 3
Pratique, écologique et maintenant tendance : le vélo n'a jamais fait autant d'adeptes, en particulier depuis le confinement. Dans les grandes agglomérations comme dans les villages, les usagers privilégient désormais les deux roues aux transports en commun. Les aides mises en place par l'Etat et les collectivités locales pour l'achat et la réparation de matériel ont provoqué une véritable explosion du trafic.
Vendeurs et réparateurs croulent sous la demande
A Calais, depuis le lancement de la prime "Coup de pouce vélo" - 50 euros pour réparer sa bicyclette -, les locaux de l'association Opale vélo service ne désemplissent pas. Tous les jours, une dizaine de vieux biclous arrivent à l'atelier pour retrouver une seconde jeunesse, et les réparations s'enchaînent : "L'agenda est plein jusqu'au 27 octobre", annonce le responsable technique de l'association.
L'engouement pour le vélo à Calais est renforcé par une prime de la Ville : 100 euros pour l'achat d'un vélo classique, 150 pour un électrique et 30 euros pour de l'équipement acheté au sein de la commune : "60% de mes ventes de vélos sont réalisées grâce à la prime de la Ville, affirme Philippe Delarace, gérant du magasin Fun Cycles à Calais. Il me reste encore quelques vélos mais je les reçois au compte-goutte, en moyenne trois à cinq par semaine."
Pour répondre aux attentes des cyclistes calaisiens, 12 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires ont été créées par la municipalité : "On redécouvre que la bicyclette apporte un mode de déplacement rapide et qu'elle répond à un réel besoin. Nous allons continuer à développer de nouvelles pistes", assure Philippe Mignonet, adjoint au maire à l'environnement et la sécurité à Calais, où le boom du vélo pourrait toutefois être freiné par le manque de pièces et la pénurie de bicyclettes en provenance des ateliers chinois.
Des cours pour apprendre à pédaler en ville
Autre service proposé par le dispositif "Coup de pouce vélo" : la remise en selle de ceux qui n'ont pas pédalé depuis longtemps, où qui souhaitent aller travailler en vélo mais qui ne sont pas à l'aise en ville. A Toulouse, des leçons particulières sont proposées aux adultes. Ces cours, dont deux heures sont prises en charge par l'Etat, apprennent aux usagers à pédaler au milieu de la circulation.
Nawar, qui a décidé de faire du vélo son principal moyen de locomotion, appréhendait de se déplacer dans la jungle urbaine : "Comme j'ai appris tard à faire du vélo, je voulais avoir quelques astuces pour être plus à l'aise, apprendre à mieux appréhender le trajet, surtout quand il y a des bouchons." Elle a donc pratiqué pendant une heure la technique du "pédaler-freiner"avec un éducateur mobilité de la Maison du vélo.
Le vélo nouveau symbole du réutilisable
En pleine période de Tour de France, un autre tour a démarré, celui de la solidarité. Les organisateurs de la Grande boucle appellent tous les amateurs de vélo à donner leurs vieilles bicyclette à Emmaüs, associé pour la troisième année à l'événement. En échange, le Tour de France versera 30 euros pour chaque vélo collecté et remis en vente. A Aurillac, l'association espère collecter au moins d'ici le 20 septembre. "L'intérêt, c'est de faire un focus sur le réutilisable, on y tient beaucoup. C'est notre ADN, explique Marc Fournier, président d'Emmaüs Cantal. En plein Tour de France, le vélo est un bon moyen de communication afin de sensibiliser davantage la population sur tout ce qui est réutilisable en général."
Une fois remis en état, les vélos sont vendus pour quelques dizaines d'euros, soit presque dix fois moins cher en moyenne qu'un vélo neuf. Objectif : donner une seconde vie à quelque 5000 vélos sur l'ensemble du territoire.
A retrouver également dans notre émission Ailleurs en France du vendredi 11 septembre :
- L'école bouleversée par le Covid-19
- Les souvenirs artistiques du confinement