Rassemblés devant la faculté de pharmacie de Grenoble, plusieurs centaines d'étudiants ont exprimé leur inquiétude et leur refus du projet de réglementation des professions libérales. Pour eux, la base de leur métier est remise en cause.
Dès 10 heures, ce mercredi 30 septembre, 150 étudiants en pharmacie, mais aussi des pharmaciens et des professeurs se sont regroupés devant les locaux de la faculté, alors que le doyen avait "banalisé" la journée. En ce jour de grève nationale, où 90% des officines resteront fermées, les étudiants ont voulu apporter leur soutien aux professionnels, mais aussi manifester leur désaccord avec un projet de réforme des professions libérales qui les concerne.
Parmi les mesures qui fâchent, l'ouverture éventuelle du capital des sociétés d'exercice libéral (SEL) qui permettrait l'arrivée d'actionnaires non pharmaciens dans leurs officines. Mais aussi la possibilité, pour les grandes surfaces, de vendre des médicaments non remboursés et ainsi de réduire l'activité des pharmaciens.
Deux à trois pharmacies ferment chaque semaine
Pour Lionel Aumont, président de l'association des étudiants en pharmacie de Grenoble, s'associer au mouvement de grève nationale est "une évidence". "Avec des lois comme ça, on se retrouve à ne plus pouvoir conseiller le patient sur le médicament, ce pour quoi on a décidé de faire ces études".De leur côté, les pharmaciens brandissent un chiffre percutant: deux à trois pharmacies fermeraient chaque semaine. S'ils n'avaient plus le monopole des médicaments non remboursés, qui représentent en moyenne 10% de leur chiffre d'affaires, ils redoutent des fermetures en nombre.