180 caravanes toujours installées au Parc de l'île d'Amour à Meylan, en Isère

Ils sont passés en force, dimanche 24 mai, après avoir créé un énorme bouchon sur l'autoroute. Les évangélistes et leurs 180 caravanes sont depuis installés sur le Parc de l'île d'Amour à Meylan, au grand dam de la municipalité. 

Autre parc, autre scénario... mais pour la mairie de Meylan le résultat est le même. Une quinzaine de jours après l'occupation illégale d'un terrain proche de l'Hôtel de Ville, c'est le Parc de l'île d'Amour qui a été cette fois envahi par des gens du voyage. Pour s'installer, cette mission évangélique a un peu fait le forcing dimanche dernier. Invoquant l'absence de terrain pour les accueillir, les nomades ont carrément bloqué l'autoroute A41, à hauteur de Meylan, pendant plusieurs heures. Les gendarmes barraient l'accès au Parc, le temps qu'en Préfecture on trouve une solution. Au bout du compte, les caravanes ont pu s'installer... dans le Parc. Elles sont là pour 15 jours.

La maire, Marie-Christine Tardy, évoque déjà une facture de l'ordre de 50.000 euros pour la remise en état. Elle se base sur la note de l'été dernier après le passage d'une centaine de caravanes au parc Bruchet. Une plainte a été déposée pour occupation illicite.

La première magistrate dit en vouloir au représentant de l'Etat en Isère qui l'a mise "devant le fait accompli". Et l'élue ose l'analyse: "des habitants m'ont déjà fait comprendre qu'ils ne voteraient plus pour moi après ces occupations à répétition (...) il ne faut pas s'étonner qu'on vote de plus en plus souvent aux extrêmes!". Ce que la maire regrette, "c'est que l'usage de la force permet d'obtenir des dérogations au droit commun", Marie-Christine Tardy l'a écrit dans une lettre adressée au préfet. 

>>> Lettre de la maire de Meylan au préfet

Dans une autre lettre, adressée au président de la Métro (agglo de Grenoble), elle incite "à utiliser tous les moyens pour que les dégâts soient supportés par les responsables".

>>> Lettre de la maire de Meylan au président de la Métro

De son côté, José, un pasteur, évoque le travail de l'association "Action de Grand Passage" qui envoie des courriers 7-8 mois à l'avance pour prévenir d'une arrivée. Selon lui, les lettres sont restées sans réponse.

Reportage Yoann Etienne et Marie Michellier 

La Préfecture et la Métro affirment qu'elles ont bien prévenu de l'impossibilité d'accueillir autant de caravanes. "Il n'y a pas d'aire de grand passage dans l'agglomération", rappelle-t-on, "il y a bien un projet au Fontanil-Cornillon, mais encore rien de concret."

En attendant, des bennes ont été installées, ce mardi matin, aux abords du campement provisoire, afin d'assurer la gestion des ordures ménagères.