Trois signatures de ministres sur une lettre. Une étape significative dans le dossier des bouquetins du Bargy. Ce revirement du gouvernement au sujet de la réduction de l'abattage des bouquetins est accueilli, forcément, de façon différente côté écologistes, et côté éleveurs.
"Après 4 ans de tâtonnement, enfin une solution pluriannuelle et une vision à long terme", commente Jean-Pierre Crouzat de la FRAPNA.
Cela faisait 8 mois que le dossier "Bouquetins du Bargy" était au point mort. Aujourd'hui, pas moins de trois ministres demandent au préfet de Haute-Savoie de revoir sa copie et de n'abattre que les animaux malades.
Ce courrier du 12 mai dernier adressé par les ministres de l'Ecologie, de l'Agriculture et le Biodiversité, a toutes les apparences d'une victoire pour les écologistes.
Reportage Ariane Combes-Savary, Gilles Ragris, Virginie Muamba
En octobre dernier, le préfet de Haute-Savoie avait lancé une opération d'abattage massif. Solution prônée à l'époque: conserver 80 animaux indemnes de Brucellose et éliminer tous les autres. En 2 jours, 70 bouquetins avaient été abattus.
Un choix sur lequel le gouvernement revient aujourd'hui. Seuls les animaux malades peuvent désormais être abattus. Les agriculteurs, inquiets de voir leurs cheptels contaminés, ne comprennent pas ce revirement.
On joue avec le feu"
"On joue avec le feu", s'alarme Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie. "C'est une épée de Damoclès qu'on a au-dessus de nos élevages depuis 4 ans, et on ne suit pas le dossier jusqu'au bout."
Le 3 juin, tous les acteurs de ce dossier ont rendez-vous en préfecture. Les débats risquent d'être houleux...