9 plaintes ont été déposées voilà un an pour "suspicion de pédophilie, suspicion de viol sur enfants handicapés" dans un Institut Médico Educatif du Pays Voironnais, en Isère. Les familles regrettent aujourd'hui que l'affaire n'avance pas et demandent la nomination d'un juge.
Ces parents ont porté plainte pour des suspicions d'agressions sexuelles subies par leurs enfants handicapés âgés de 11 à 20 ans. Les doutes sont apparus après l'arrestation d'un éducateur, inquiété pour "récidive de diffusion, détention et regard d'images et vidéos à caractère pédopornographique".
Au printemps 2015, ces familles, "qui ne se connaissaient pas et n'étaient pas en lien", explique un avocat, "exprimaient chacune séparément, dans des temps différents, leurs doutes". C'est ensuite lors d'une réunion qu'elles auraient compris l'ampleur du problème. Leurs enfants avaient tous raconté la même chose. Au final, 9 familles ont donc porté plainte.
"Aujourd'hui, malgré les auditions des enfants et de leurs parents, l'enquête ne semble pas avancer", regrette un plaignant, "le pédiatre n'a pas été entendu et aucune expertise psychiatrique n'a été réalisée sur les victimes supposées. Un psychologue spécialisé dans le handicap, plus particulièrement dans l'autisme, qui suit deux de ces enfants, a également fait un signalement au procureur de la République, sans suite à ce jour."
Et certains imaginent déjà le classement sans suite. En fait, il y a bien eu un classement sans suite, mais il concernait deux autres éducateurs un temps soupçonnés.
L'ONG "Innocence en Danger" et l'association Envol Isère Autisme ont décidé d'accompagner les parents en se portant notamment parties civiles à leurs côtés dès la saisie d'un juge d’instruction.Faire toute la lumière sur cette affaire"
En parallèle, les familles ont alerté le Centre Ressource Autisme de Rhône-Alpes et demandé à rencontrer, courant avril, les différents partis politiques de la Région. Pour elles, "des évènements aussi graves méritent les moyens nécessaires pour faire toute la lumière sur cette affaire".
"Comme aucun juge d'instruction n'a été saisi par le procureur de la République, nous allons déposer une plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir une nomination", envisage aujourd'hui un des avocats.