Le nouveau quartier de l'Esplanade de Grenoble risque de voir sa construction reportée voire annulée en partie, si l'on en croit une décision du tribunal administratif qui a retoqué, ce mardi 17 décembre, la délibération du conseil municipal qui validait le projet.
Depuis des mois maintenant, l'idée de construire un nouveau quartier moderne sur l'Esplanade de Grenoble, fait bondir une partie de la population. Pendant des jours, les opposants se sont mobilisés pour obtenir un nouveau débat démocratique avec les élus. Le débat a bien eu lieu, mais la question a fait du sur-place. En parallèle, une action judiciaire a été menée par six Grenoblois et l'association "Vivre à Grenoble" qui ont présenté une requête devant le tribunal administratif. Ils demandaient tout simplement l'annulation de la délibération du 25 juin 2012, par laquelle le conseil municipal avait approuvé une révision simplifiée du plan local d'urbanisme, afin de mener à bien ce projet urbain.
La procédure critiquée
Aujourd'hui, le tribunal administratif a décidé de suivre les requérants. Ce qui est reproché à la ville, c'est d'avoir été un peu "léger" en matière de procédure. Pour la construction d'un quartier prévu sur 29 hectares avec 1200 logements et 10.000m2 de commerces, la mairie a seulement misé sur une "révision simplifiée du plan local d'urbanisme", ce qui correspond d'habitude à "la réalisation d'une construction ou d'une opération", note le tribunal.
Le projet, confié à l'architecte Christian de Portzamparc, par son ampleur et son étalement dans le temps (de 10 à 15 ans), aurait donc mérité plus qu'une simple révision du PLU.
Le projet remis en cause
Autre reproche du tribunal, la hauteur des immeubles prévus. Certains pourraient atteindre "11 à 18 étages, soit des hauteurs de 38 mètres à 59 mètres" et une tour de "100 mètres désignée comme un signal d'entrée de la ville." Sans porter d'appréciation sur le bien-fondé d'un tel choix d'urbanisme, le tribunal a jugé ce projet contraire "aux objectifs de protection du paysage rappelés par le code de l'urbanisme", voire contraire à la protection du patrimoine architectural, sachant que ces immeubles pourraient porter atteinte à "la lecture de la ligne des montagnes, leur étagement et leur articulation avec les fortifications de la Bastille."
Dans une brève réaction, la mairie de Grenoble a expliqué que "70% de son projet n'est pas remis en cause" par cette décision. Pour les 30% restants, "il conviendra de revoir la hauteur des immeubles" et de les rabaisser à 9m.