L'avocat "historique" de l'organisation armée d'extrême gauche "Action Directe", Me Bernard Ripert, 65 ans, a été suspendu d'exercice pendant quatre mois par la cour d'appel de Grenoble pour des manquements déontologiques. Il n'entend pas en rester là.
"Injures", "comportements déplacés", "atteinte à la dignité de la profession" figurent cette fois parmi les griefs. Réputé pour ses coups d'éclat dans les prétoires, Me Ripert se retrouve donc à nouveau suspendu. Ainsi en a décidé la cour d'appel. Une décision dénoncée, ce vendredi 5 février, par l'avocat de l'avocat, Me Ronald Gallo.
L'affaire remonte à plusieurs mois. Elle a commencé à la suite d'une remarque du parquet général quant au comportement du défenseur. Le Bâtonnier de Grenoble a donc saisi le Conseil de l'Ordre d'une requête en suspension provisoire de Me Ripert. Finalement, le Conseil a attendu avant de prendre une décision, l'avocat ayant présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès de la Cour de cassation. Ce délai a permis au pénaliste de plaider dans l'affaire de la rixe d'Échirolles.
Le barreau de Grenoble a ensuite fait appel. Et malgré une demande de renvoi, en raison de l'absence pendant deux mois de Me Ripert, l'homme a été suspendu.
Me Gallo explique aujourd'hui que son client va se pourvoir en cassation. Ce pourvoi n'étant pas suspensif, Me Gallo entend "demander au Conseil de l'Ordre d'autoriser Me Ripert à travailler dans l'attente de l'arrêt de la Cour de cassation".
Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de "roquet" et dit d'un président de cour d'assises qu'il avait "triché" et "menti".