Les larmes aux yeux, Geneviève de Fontenay, 83 ans, a fait ses adieux au public samedi soir sur la scène du cabaret de Soultzmatt pour sa dernière participation à une finale des reines de beauté, celle de Miss Prestige national.
Les larmes aux yeux, Geneviève de Fontenay, 83 ans, a fait ses adieux au public samedi soir sur la scène du cabaret de Soultzmatt pour sa dernière participation à une finale des reines de beauté, celle de Miss Prestige national.
"Dans cette société qui part en vrille, je ne me sens plus dans mon élément", a ajouté la dame au chapeau, en lançant un appel à "profiter des moments" pour "regarder le soleil". Chapeau noir et blanc, jupe en velour noir, et fard bleu aux paupières, la présidente d'honneur de Miss Prestige national s'est déclarée "très sereine" lors de ce concours dissident des Miss France qu'elle a créé et soutenu.
Elle a aussi lancé un vibrant appel à la défense des régions et des terroirs, "témoins de la richesse de la France". Dans un entretien vendredi à France Dimanche, elle avait annoncé sa décision de "tourner la page", après avoir régné 62 ans sur les concours de Miss.
L'historique gardienne des Miss, qui compte aller désormais à la rencontre des autres "dans la rue, les centres commerciaux", a dit se "nourrir des gens".
Les gens, "c'est ma nourriture terrestre. Cela remplace les médicaments et, au moins, cela ne ruine pas la Sécu", a-t-elle lancé sur le ton de la blague. Assaillie à son arrivée par les journalistes et les caméras avant de s'avancer doucement sur le tapis rouge du cabaret du Paradis des sources, dans une vallée viticole alsacienne, la dame au chapeau s'était prêtée au jeu des photos-portraits et autres selfies. Encouragée par les nombreux "bravo!" de ses proches, Mme de Fontenay s'est installée à distance de la scène, où se déroulait le défilé des Miss qui arboraient coiffes, maillots et robes.
Icône de la mode
"C'est une page de ma vie qui va se tourner. Il y a toujours un peu d'émotion. Je suis quand même une personne sensible", a rappelé, les yeux mouillés, l'ancienne présidente du Comité Miss France. Avant leur entrée en scène, les 29 prétendantes au titre, venues défendre lescouleurs de leurs régions, s'étaient préparées à l'abri des regards, ajustant leurs robes, d'autres replaçant ci et là une mèche de cheveux.
Jusqu'au bout, Geneviève de Fontenay a assisté au défilé, posant un regard bienveillant sur ses Miss. Quand les 12 finalistes présélectionnées se sont avancées en maillot de bain rouge sur la scène, la dame au chapeau a commenté discrètement de la main les prestations de ses filles avec une voisine de table.
"Elle restera une icône de la mode. Elle continuera à marquer la tête des Français", a prédit le directeur du cabaret, Christophe Gonnet, qui a promis de "lui faire la fête" et "une belle soirée" en guise de cadeau de départ. La soirée de l'élection de Miss Prestige, retransmise sur une quinzaine de chaînes régionales, sur le câble et internet, était aussi l'occasion de sceller la paix avec la présidente du comité Miss Prestige, Christiane Lillio, et de passer le flambeau entre les deux femmes.
Dans la presse régionale, Mme Lillio avait reproché cette semaine à Mme de Fontenay de réclamer des cachets trop importants par rapport à ceux remis aux participantes. "Christiane animera le comité avec ses qualités et son charme. Je souhaite qu'elle amène (le concours) à bon port", a dit Mme de Fontenay. Le titre Miss Prestige national a été créé en 2010 par des comités restés fidèles à Geneviève de Fontenay après un conflit entre celle-ci et la société de production Endemol, à laquelle elle avait cédé les droits de l'élection de Miss France huit ans plus tôt.
En novembre 2013, Endemol et Geneviève de Fontenay avaient finalement enterré la hache de guerre en signant un pacte de non-agression, en échange de l'abandon de procédures judiciaires qui les opposaient, notamment pour concurrence déloyale.