Un ancien militaire de 24 ans a été condamné vendredi à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve, pour avoir jeté un cocktail molotov sur la mosquée de Libourne (Gironde).
Le tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable de "dégradation d'un lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste".Christophe Lavigne avait été remis en liberté après avoir effectué huit mois de détention provisoire, un enfermement qu'il avait jugé "salutaire". Il ne devrait pas retourner en prison, la partie ferme de la peine qu'il lui reste à purger pouvant être aménagée.
"Content que ça se termine", il a estimé que "c'est un jugement qui a du sens". Il a indiqué avoir "beaucoup de regrets, sur cette période de (sa) vie", expliquant avoir renoncé à la violence. "C'est une page qui se tourne", a déclaré son avocat Me Xavier Nogueras, rappelant
que Christophe Lavigne s'était "extrêmement bien expliqué sur son passage à l'acte", sur ses "difficultés psychiques à l'époque" et "ce qu'il est devenu aujourd'hui".
Lundi lors de l'audience, le parquet avait requis quatre ans de prison dont 30 mois avec sursis et mise à l'épreuve. Les faits remontent à la nuit du 20 au 21 août 2012. Ils n'avaient pas fait de victime, et que peu de dégâts. Une caserne se situant juste en face de la mosquée, les pompiers avaient rapidement éteint les flammes avec un extincteur.
Baignant dans une idéologie d'extrême droite, Christophe Lavigne avait été interpellé en août 2013, soupçonné de projeter de tirer sur la mosquée des Minguettes à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon. Faits pour lesquels il a bénéficié d'un non-lieu. Il avait finalement renoncé à ce projet la veille de son interpellation.
Il avait été placé en garde à vue par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), car des proches avaient trouvé des courriers évoquant son projet à Vénissieux et avaient alerté les autorités.
A l'audience, il avait expliqué le jet du cocktail molotov, fabriqué avec une bouteille de vin, comme une expression de "détresse et contestation", mêlée à un "besoin d'action", "j'étais vraiment dans le symbole". Ce projet lui trottait dans la tête depuis l'âge de 15 ans.
Après des déboires sentimentaux, il était "complètement azimuté, complètement perdu". Quand il était militaire, il a effectué deux missions en Afghanistan, mais hors zone de combat.
Le tribunal l'a en outre condamné à verser 2.000 euros de dommages et intérêts et 500 euros pour les frais de justice à l'association qui gère la mosquée.