Culture : Blitzr, le portail internet bordelais veut devenir une référence mondiale pour la musique

Trois musiciens et ingénieurs bordelais ont lancé Blitzr, le premier site doté d'une technologie capable, selon eux, de référencer précisément l'ensemble des artistes musicaux présents sur le web et dont ils espèrent faire "le portail de référence" mondial en la matière.

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L'atout mis en avant par la petite start-up face aux mastodontes de la musique en ligne, tels Youtube, Deezer, Spotify ou Soundcloud? Blitzr assure avoir mis au point un système inédit qui lui permet de centraliser et d'organiser, sur un portail unique, l'ensemble des contenus de ces plateformes de streaming.
Résultat : on peut écouter ou voir directement sur Blitzr.com un titre hébergé sur un de ces sites, acheter un disque, connaître une date de concert, etc.
"Si un utilisateur veut écouter l'ensemble des artistes qui lui plaît, il est obligé d'aller regarder une vidéo sur Youtube, puis après d'utiliser son compte payant Deezer, Spotify ou Soundcloud pour avoir une autre source. Ce qu'on fait, c'est résoudre ce problème de la fragmentation des données et proposer le catalogue le plus complet au niveau mondial", soit 40 millions de morceaux, affirme Johan Sebenne, 37 ans, un des trois fondateurs de www.blitzr.com.

Blitzr c'est l'histoire d'étudiants passionnés de musique et d'informatique. Très actifs depuis plus de 20 ans dans le milieu musical, à travers leur groupe de Métal ou de fanzines, labels et concerts qu'ils géraient, ils ont expérimenté la difficulté de regrouper efficacement toutes les informations disponibles sur certains artistes. Leur concept entend y remédier.

"Au cours des 4 à 5 dernières années, il y a eu une explosion des données disponibles (morceaux, discographies, dates de concert, etc.) sans qu'aucune initiative n'ait été lancée pour les agréger et les présenter de matière simple et exhaustive. On a fait en sorte de remettre tout cela en ordre", résume Bertrand Sebenne, 35 ans.


Pas de norme pour la musique 

"Vu qu'il n'existe pas de norme, dans une base de données, un groupe va s'appeler "Beatles", dans un autre "The Beatles", un troisième "Beatles (the)", etc. Le programme que nous avons mis au point permet d'associer le bon artiste à la bonne référence et de gérer les doublons", explique-t-il. "Jusqu'à présent c'était techniquement impossible. On a démarré le projet au bon moment", en 2011, "lorsque les services ont ouvert leurs contenus".

Car si dans le monde du livre, il existe des normes internationales avec un identifiant unique, ce n'est pas le cas dans la musique, "un domaine où tout est à faire", poursuit Johan. "Les "majors" du disque n'ont jamais voulu s'entendre pour définir des normes sur la manière d'écrire les métadonnées. Ils n'ont pas compris l'intérêt, et on se retrouve avec des montagnes de données qui n'ont jamais pu communiquer entre elles. On profite d'une absence".

Pour Pierre Anouilh, le troisième co-fondateur, permettre aux internautes d'accéder à ces bases de données dites "propriétaires" - initiées par les maisons de disques - "a été une petite révolution". Devenues collaboratives, sur le même principe que Wikipedia, "elles sont plus exhaustives et plus fiables", estime-t-il.
"Ce qui est paradoxal c'est que ces bases de données propriétaires sont celles qui étaient le moins fiables", renchérit Bertrand. "Et encore plus incroyable", soulignent-t-ils "ce sont elles qui, historiquement, alimentent des services comme Deezer ou Spotify"...

Gratuit, le portail internet, qui se décline aussi en applications pour smartphones et tablettes, se rémunèrera par des commissions lorsqu'il redirigera l'utilisateur vers les grands sites d'achats de musique, mais aussi des vente de tickets de concert, voire des produits dérivés (t-shirts, posters, etc.).
A terme, Blitzr envisage même de servir d'intermédiaire pour l'achat de billets d'avion, pour aller voir un festival de musique, acheter une biographie d'artiste ou "un ampli pour sonner comme les Who", sourit Pierre Anouilh. Et également "référencer les labels et les disquaires de quartier pour qu'ils puissent remonter leur stock chez nous" et permettre à un utilisateur "d'acheter où il le préfère", chez un grand site internet ou un petit commerçant indépendant.

Les trois compères espèrent boucler en 2015 une levée de fonds de deux millions d'euros "pour étoffer" leurs "équipes d'un point de vue technique et commercial" et "rapidement pénétrer le marché en Angleterre et aux États-Unis".
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