A Bordeaux, un lycée expérimental a vu le jour en plein cœur de l'écosystème Darwin. Cet établissement privé hors contrat propose une nouvelle façon d'enseigner mais aussi d'apprendre.
La vie d’une classe dans un lieu atypique : Darwin. C’est une friche urbaine rénovée située sur la rive droite de Bordeaux. Et pour bien démarrer la journée, les élèves de seconde du lycée LEM viennent s’installer tranquillement dans des canapés, devant le lycée, le temps d’un bonjour.
Une première prise de contact avec l’équipe éducative : "Ce temps de 8h30 à 9 heures permet aux jeunes de se retrouver, d’avoir un temps d’échange entre eux. Pour nous, cela permet d’aborder toutes les questions, les points positifs ou les points à revoir", explique Adeline Serve, éducatrice spécialisée au LEM.
Maxime, un élève de seconde apprécie ces temps : "Le soir, nous avons aussi un même temps pour faire un récapitulatif et un bilan de la journée, ce qui a été comme ce qui n’a pas été."
Une pédagogie innovante
Le LEM est un lycée alternatif, qui a vu le jour au printemps 2016. Il accueille des jeunes venus de tous horizons.
Alix et Ambre, deux inséparables copines, ne sont pas peu fières d’être dans une structure un peu à part comme le raconte cette dernière : "Dans un autre lycée, je n’aurai pas eu la même place que j’ai eu ici. Je sais que je vaux quelque chose dans ce lycée."
Ici, les apprentissages sont construits sous forme de cours classique ou d’ateliers interdisciplinaires. Une pédagogie innovante nourrie par une vision humaniste de la société.
"On les accompagne vers l’autonomie, vers la reconnaissance de leur singularité, mais au sein du groupe. On travaille aussi vraiment l’intelligence collective et l’entre-apprentissage", promeut Nathalie Bois Huygue, Anthropologue et psychopédagogue, et co-fondatrice du LEM.
Dans cet établissement, les élèves travaillent en petits groupes. L’accompagnement est personnalisé. Durant ces ateliers, chacun est encouragé à développer sa créativité.
Pour Laura Whitaker, professeure d'anglais, tout le monde en bénéficie : "J’ai l’impression qu’on les respecte vraiment comme des adultes, et eux ont une certaine maturité".
De la théorie, à la pratique
Les élèvent font aussi une promenade instructive dans la ferme urbaine de Darwin. Comme une visite guidée avec un spécialiste de la permaculture : "Les méthodes agro-biologiques demandent un sens de l’observation important, de s’adapter aux conditions et cela ne tombe pas d’un cahier. Il faut s’approprier le sujet", dit Maxime de Rostolan, ingénieur et coordinateur du projet "Fermes d'avenir".
Pour l’une des deux jeunes filles, Alix : "c’est intéressant qu’on nous parle de l’agriculture et de notre planète du futur. Parce qu’ensuite, c’est à nous de faire en sorte qu’on puisse la conserver, à nos générations."