En marge de la grande conférence internationale sur le climat, la France a décidé de rétablir, pour un mois, les frontières gommées par les accords de Schengen. Une question de sécurité intérieure selon le gouvernement qui craint des débordements de militants écologistes et ultramondialistes.
Depuis ce vendredi matin et jusqu'au 13 décembre, tous les ressortissants européens devront se soumettre à une vérification de leur identité, et notamment à la frontière avec l'Espagne.
Cette formalité avait disparu en 1993 avec la mise en place des accords de Schengen. Certains voyageurs non avertis risquent de se retrouver refoulés s'ils ne portent pas leurs papiers sur eux.
La police aux frontières a pour ordre de multiplier les contrôles aléatoires sur les routes, dans les trains et dans les aéroports.
Les autorités craignent une arrivée massive de militants écologistes et altermondialistes radicaux alors que 195 délégations étrangères et les plus grands chefs d'Etats seront réunis au Bourget pour la COP 21 entre le 30 novembre et le 11 décembre.
Les contrôles seront particulièrement renforcés "dix jours avant les manifestations des 29 novembre et 12 décembre", et ils seront "plus systématiques" quatre jours avant ces manifestations, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il ne s'agit pas de fermer les frontières, a t-il affirmé mais "de prévenir l'intrusion sur le territoire national d'individus qui pourraient représenter un risque", risque terroriste compris.
Les présidents américain et chinois, Barack Obama et Xi Jinping, sont attendus le 30 novembre pour assister au sommet des chefs d'Etat.
Côté manifestations, les autorités s'inquiètent notamment de la marche de mobilisation de la "coalition climat", dimanche 29 novembre dans la capitale et plusieurs grandes villes, avec au moins des dizaines de milliers de participants.
Les accords de Schengen prévoient cette possibilité de rétablir les contrôles aux frontières en cas de circonstances exceptionnelles.