Tirs de mortiers d'artifice à la prison de Valence : un syndicat dénonce des faits "gravissimes"

La nuit de la Saint-Sylvestre a été agitée au centre pénitentiaire de Valence, dans la Drôme. Le syndicat de surveillants Ufap Unsa Justice, qui dénonce des faits "gravissimes", évoque des tirs de mortiers de feux d'artifice sur un mirador de la prison. 

Un passage à la nouvelle année 2021 plutôt agité au centre pénitentiaire de Valence et la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le réveillon de la Saint-Sylvestre a connu des incidents dénoncés par le syndicat de surveillants Ufap Unsa Justice.

Feux d'artifices et tirs de mortiers dirigés contre un mirador

Le 31 décembre dernier, des tirs de mortiers de feux d'artifice, qui ont visé un mirador de la prison, ont démarré vers 18h15. Plusieurs salves ont été tirées depuis l'extérieur de la prison. Les faits se sont poursuivis jusqu'au milieu de la nuit, "environ toutes les deux heures".

Ce type de faits n'est pas une nouveauté pour cet établissement pénitentiaire mis en service en 2015. Ce qui l'est en revanche moins pour Sylvain Royère, délégué du syndicat de surveillants Ufap Unsa Justice, c'est le fait que ces tirs de mortiers visaient directement un mirador et ses fenêtres. Celles-ci sont équipées de vitres blindées mais des impacts sont encore visibles, d'après les dires du représentant syndical. Selon un communiqué de l'Ufap Unsa Justice, ce sont au total une vingtaine d'impacts qui ont été relevés.. Toutefois, "aucun auteur n'a pu être interpellé ni identifié" par les forces de l'ordre, a indiqué le syndicat dans un communiqué. 
 

Des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux

Des feux d'artifice qui ont été filmés par des détenus depuis leur cellule avec leur téléphone portable  et qui circulent à présent sur les réseaux sociaux. Le syndicat L'UFAP UNSa Justice de Valence ne cache pas son irritation : "Et voilà maintenant que les détenus se vantent de ces faits sur les réseaux sociaux avec notamment des vidéos filmées de l’intérieur de la prison qui circulent".

►Une courte vidéo, vraisemblablement prise de l'intérieur de la prison, montre les fusées qui explosent tout près d'un mirador.

Des images filmées lors de la St-Sylvestre et qui circulent sur les réseaux sociaux.

►Sur une autre vidéo, prise depuis l'extérieur du centre pénitentiaire de Valence, on peut voir cette fois-ci, des tirs de feux d'artifice réalisés devant des grilles de l'établissement. Des tirs de fusées salués par des détenus.

@albozone

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♬ son original - Enkeled

Demande de sécurisation des abords de l'établissement pénitentiaire

Le communiqué condamne également le mutisme des pouvoirs publics face à un acte qualifié de "gravissime".  Le syndicat Ufap Unsa Justice demande une nouvelle fois un renforcement de la sécurité aux abords du centre pénitentiaire, notamment avec la pose de bardages et de plaques métalliques pour éviter les projections. Une demande récurrente depuis l'ouverture du centre pénitentiaire de Valence qualifié de véritable "passoire" par le délégué du syndicat de surveillants Ufap Unsa Justice. "Tous les jours on a des téléphones qui rentrent, des couteaux, des produits stupéfiants, de la viande, de l'alcool..." égrène-t-il.
 

Sécurité active : la réponse de l'administration pénitentiaire

Quelques jours après les faits, Stéphane Scotto, directeur interrégional des services pénitentiaires de Lyon, joint par téléphone, confirme que des feux d'artifice ont été tirés aux abords du centre pénitentiaire de Valence. "Ce sont des faits qui ont été portés à la connaissance de l'autorité judiciaire."  Des investigations sont en cours, notamment pour faire la lumière sur d'éventuelle complicité à l'intérieur de la prison.  

Pour 2021, l'administration pénitentiaire annonce une sécurisation des abords des prisons, "une montée en puissance" notamment avec la mise à contribution des équipes locales de sécurité pénitentiaire. "Ce sont des personnels qui interviennent actuellement pour réaliser des extractions judiciaires ou des sorties sécurisées de détenus." Cette année, leur action sera "combinée avec celle des forces de sécurité intérieure". Objectif : pouvoir intervenir en attendant l'arrivée des forces de police.

Précision du directeur interrégional des services pénitentiaires : "L'idée est d'avoir une présence plus importante de sécurité et de sécurisation sur nos domaines pénitentiaires en déployant nos propres effectifs, dans l'attente de l'arrivée des services de police."

Quid des dispositifs de sécurité dite passive, comme les bardages et filets anti-projection, réclamés par le syndicat des surveillants ?  "Nous entrons dans une nouvelle ère, une phase de sécurité non plus passive mais active, dynamique ... nous entendons pouvoir assurer la sécurité sur nos domaines avec des effectifs formés et équipés et armés", indique Stéphane Scotto. En bref : permettre d'intervenir plus rapidement lors d'événements semblables à ceux qui se sont déroulés à Valence dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.  

En septembre 2016, une mutinerie de quelques heures s’était déroulée à la prison de Valence. Les faits avaient débuté au sein du quartier maison centrale 2. Trois détenus étaient parvenus à s'emparer du trousseau de clés d'un surveillant. Deux de ses collègues venus à la rescousse avaient été blessés. Des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de l’administration pénitentiaire, aidées des forces de police, avaient dû intervenir pour reprendre le contrôle de la situation. 

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