À La Clusaz, en Haute-Savoie, les tensions montent entre les partisans et les opposants au projet d’une nouvelle retenue collinaire. Guillaume Tatu, adjoint écologiste au maire d’Annecy, a reçu des menaces de mort après s’être exprimé contre ce projet sur les réseaux sociaux.
La vidéo a été visionnée près de 500 000 fois. Publiée sur les réseaux sociaux, Guillaume Tatu y explique pourquoi il se positionne contre le projet de retenue collinaire de La Clusaz. "150 000 m3 d’eau quasi-potable pompée dans les sources de montagne, c’est à peu près 60 piscines olympiques. Et le tout pour alimenter, tenez-vous bien : des canons à neige !" s’exclame-t-il face caméra.
À la suite de cette vidéo, l’élu écologiste et adjoint au maire d’Annecy en charge de la jeunesse a reçu plusieurs tentatives d’intimidation et menaces de mort. À chaque fois, les auteurs sont anonymes. Mais une plainte a été déposée.
"C’est de l’intimidation, ce n'est pas très agréable, regrette-t-il. Mais je ne voudrais pas que ça vienne prendre le pas sur notre combat, car nous sommes très nombreux contre cette retenue collinaire. Je crois que c’est ce projet-là surtout qui est ultra violent, au-delà des menaces sur ma petite personne".
Sur le plateau du massif de Beauregard, une trentaine de militants écologistes occupent toujours le terrain municipal, où la future retenue collinaire pourrait être installée. L’association Extinction Rébellion les soutient, nous avons pu joindre par téléphone un de ses militants.
"Nous, ça nous surprend moyennement, car nous faisons aussi l’objet de menaces et d’insultes sur nos réseaux sociaux. Et ça fait deux ans que des membres du collectif subissent des menaces et des altercations dans la rue" témoigne Théo, membre d’Extinction Rébellion Annecy.
Selon nos informations, au moins 3 plaintes ont été déposées pour des menaces régulières, ainsi qu’une main courante après une lettre anonyme.
Le calme avant la tempête ?
La mairie de La Clusaz a lancé ce projet pour alimenter les canons à neige, mais aussi l’eau potable, et les exploitations agricoles. Aujourd’hui, c’est un appel au calme qui est lancé.
"Je dénonce et regrette toute menace, quelle qu'elle soit et d’où qu’elle vienne. Il faut que le calme perdure, car les temps risquent d’être plus difficiles d’ici quelques jours" prévient le maire Didier Thévenet.
Le 20 octobre, la justice doit étudier la possibilité ou non, de lancer les travaux. Ils pourront se dérouler ensuite, uniquement jusqu’au 30 novembre.