Le tribunal administratif de Grenoble a ordonné ce lundi 23 octobre 2017, la suspension de l'arrêté pris par le maire de la ville. Eric Piolle voulait faire interdire "la Guerre", spectacle du polémiste controversé prévu samedi soir au Summum.
Nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose depuis la rentrée la ville de Grenoble à l'humoriste controversé Dieudonné.
Après une première victoire judiciaire de la municipalité, l'artiste remporte le "second round" grâce à un deuxième référé de suspension déposé le 3 octobre auprès du tribunal administratif.
La ville condamnée à verser 800 euros
Dans une ordonnance rendue ce lundi 23 octobre 2017, le juge des référés demande en effet de "suspendre l'arrêté du 13 septembre 2017 par lequel le maire de Grenoble a interdit le spectacle et de condamner la ville au versement d'une somme de 800 euros".
Pour motiver sa requête, l'avocat de Dieudonné avait fait valoir que l'arrêté d'interdiction pris par la ville ne pouvait être suscité par les nécessités de l'ordre public.
Jacques Verdier avait mis en avant le fait que la tournée en cours n'avait suscité aucun trouble et qu'il n'existait pas de contexte local particulier justifiant un interdiction.
La condition d'urgence est également retenue eu égard à la date de programmation du spectacle, aux frais déjà engagés qui le seraient par pure perte.
"Je prends acte de la décision de justice et je demande au préfet de l'Isère de mettre en oeuvre tous les moyens qu'il estimera utiles pour éviter les troubles à l'ordre public comme notre ville a déjà connus par le passé", a réagi M. Piolle auprès de l'AFP.
Sur le site du Summum, le spectacle reste programmé et les billets sont toujours en vente.
Jeudi, la ville de Marseille qui avait signé la location d'une salle de spectacle municipale avec Dieudonné puis annoncé qu'elle ne l'accueillerait pas, s'est vu enjoindre par la justice de "respecter la convention de location de la salle du Dôme et de laisser s'y dérouler, le 19 novembre 2017, le spectacle de M. M'Bala M'Bala".
Fin 2013 et début 2014, plusieurs représentations d'un précédent spectacle du polémiste, déjà condamné pour incitation à la haine raciale et antisémitisme, avaient été interdites.