L'équipe grenobloise du projet Ice Memory, forte de son nouveau label de l'UNESCO, se prépare à forer un glacier bolivien à 6.300 mètres d'altitude pour en prélever des "carottes glaciaires" qui seront plus tard préservées. Un défi de taille, après l'expédition au mont Blanc en août dernier.
La mémoire de la glace prend de l'ampleur ! Depuis leur expédition au mont Blanc, en août dernier, l'équipe d'Ice Memory principalement constituée de scientifiques de l'Université Grenoble Alpes se prépare à repartir prélever des carottes glaciaires, cette fois-ci en Amérique du Sud.
Un forage à 6.300 mètres d'altitude
L'opération de forage devrait durer de la mi-avril à la mi-juin et se dérouler sur la montagne d'Illimani, sur la cordillère des Andes en Bolivie. Une montagne qui représente de réels défis, notamment logistiques.
"On ne vit pas deux mois à 6.300 mètres comme on vit à 4.300 mètres" explique Anne-Catherine Ohlman, de l'Université Grenoble Alpes, qui ajoute que "le conditionnement physique des scientifiques a déjà commencé.".
Tout le matériel sera porté à dos d'homme
L'expédition comptera une vingtaine de scientifiques - des Français mais également des Américains, des Russes, des Brésiliens ou des Boliviens - ainsi qu'une vingtaine de guides et de porteurs. En effet, "tout le matériel sera porté à dos d'homme". Lors de l'expédition du mont Blanc, ce matériel était acheminé par un hélicoptère.
En août 2016, les scientifiques de l'Université Grenoble Alpes avaient lancé leur expédition, à l'époque nommée "Protecting Ice Memory" au mont Blanc pour prélever des "carottes glaciaires".
Ces tubes de glace, qui seront conservés en Antarctique, permettront aux scientifiques futurs d'étudier les glaciers malgré leur fonte. Une manière de préserver la mémoire de la glace, riche en enseignements puisque ce nouveau forage permettra d'étudier 18 000 ans d'histoire climatique et environnementale des Andes
Pour organiser ce nouveau périple scientifique, Ice Memory avait fait appel en décembre à un financement participatif en sollicitant les internautes. Depuis, l'équipe peut désormais compter sur un soutien de taille, car elle a obtenu la semaine dernière du label de l'UNESCO, à travers le patronage de la Commission nationale française pour l'UNESCO.
En plus de ce label, le projet Ice Memory se prépare à prendre une tournure internationale au début du mois de mars, lorsque des équipes du monde entier se joindront aux Français pour forer les glaciers de leurs pay.
En attendant, les caisses isothermes et l'équipement partiront de Grenoble à la fin de semaine, direction la Bolivie.
Intervenants: Patrick Ginot, ingénieur de recherche - Institut de recherche pour le développement