Le motif de cette grève, menée par le syndicat Force Ouvrière (FO) a de quoi surprendre : la majorité des 40 salariés que compte l'établissement réclame le maintien du directeur par intérim qui a dû quitter ses fonctions le 1er juillet.
Depuis mardi, une grande partie du personnel de l'EHPAD - établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes - de Tauves est en grève illimitée. A l'appel de FO, ils réclament que le directeur par intérim (depuis septembre 2013) soit maintenu dans ses fonctions jusqu'à l'automne ! Or, l'Agence régionale de santé (ARS) a mis fin à sa collaboration le 1er juillet. Jusqu'à ce jeudi, le nouveau directeur (également par intérim) de la maison de retraite ne s'était pas manifesté... et pour cause ! Il dirige déjà un établissement de santé d'une centaine de lits à Bort-les-Orgues (Corrèze).
Le mouvement de protestation a pris de l'ampleur ce jeudi dans les rues de Tauves. Des élus de cette commune de 700 habitants sont également mobilisés, parmi lesquels le maire UMP Christophe Serre, président du Conseil d'administration de l'EHPAD. Il affirme lui aussi vouloir "sauver la tête du directeur" partant. Dans une lettre ouverte à la population, aux salariés et aux familles des 41 pensionnaires de l'EHPAD, le syndicat FO estime que ce changement de direction "brutal" tombe mal... Car des "dossiers importants" sont en cours, comme le renouvellement de la convention tripartite avec l'ARS et le Conseil général du Puy-de-Dôme ou encore un projet d'établissement destiné à rééquilibrer les comptes de l'établissement en déficit (au moins 300 000 euros cumulés sur les années 2012-2013 selon l'ARS).
Les syndicats FO et CGT en désaccord
Contactée ce jeudi par France 3 Auvergne, l'Agence régionale de santé assure que ces projets ne sont pas remis en cause. Et explique que ce changement de direction est destiné à "pacifier" les relations entre les salariés, en proie depuis 4 ans à des "conflits importants", mis en évidence par une enquête sur les risques psycho-sociaux. Mais du côté des personnels, la hache de guerre n'est visiblement pas prête d'être enterrée.Alors que les salariés représentés par la CGT, eux, sont favorables au départ du directeur, les grévistes FO ne veulent "pas lâcher" leur mouvement, qui se poursuit ce vendredi. Ils ont obtenu un rendez-vous lundi 7 juillet à l'Agence régionale de santé.