Depuis mardi 28 juillet, les garde-pêche ont retiré plus de 200 kilos de truites mortes dans la Dunières entre Sainte-Sigolène et Saint-Pal-de-Mons (Haute-Loire). Une pollution encore inexpliquée.
La pollution a été constatée à l’amont du camping de Vaubarlet, sur la commune de Sainte-Sigolène, mardi 28 juillet.
Equipés de bottes et d’épuisettes, les garde-pêche de l’association locale ont récupéré plus de 200 kilos de poissons morts, des truites de toutes tailles, des « arc en ciel » lâchées depuis quelques mois, mais aussi de belles truites fario à points rouges, des truites sauvages qui se reproduisent dans cette rivière appréciée des pêcheurs.
Un lien avec l’intervention des Canadair ?
La Dunières a été polluée sur environ 2 kilomètres et demi dans un endroit sauvage et inhabité. Sur place, les inspecteurs de l’environnement de l’ONEMA ont effectué des prélèvements de l’eau. A ce stade, ils écartent le dysfonctionnement des deux stations d’épuration les plus proches et estiment qu’il ne s'agit pas d'une pollution "classique". Selon eux, il s’agit sans doute d’une "combinaison de facteurs".La "police de l’eau" n’exclue pas que cette pollution puisse avoir un lien avec les largages de produits retardant, en début de semaine, pour éteindre un incendie qui a détruit 20 hectares de forêt, à Saint-Pal-de-Mons.
L’incendie s’est produit à moins de dix kilomètres du site pollué. Les largages aériens de produits retardant ont impacté la rivière : les cailloux, la végétation étaient colorés de rouge. "Nous n’avons encore aucune conclusion mais nous attendons le résultat des analyses de l’eau et de connaitre la composition des produits largués", explique Roland Vérot.
Une baisse du taux d'oxygène dans l'eau ?
Le faible niveau de la rivière, dû à la sécheresse, son réchauffement provoqué par le ruissellement de l’eau utilisée par les pompiers et l’effet des produits retardant (de couleur rouge) ont-ils entraîné une baisse du taux d’oxygène dans l’eau, provoquant la mort des truites par asphyxie ? Voilà la question que se posent les enquêteurs.Les résultats des prélèvements effectués sont attendus pour le début de semaine prochaine. Ils aideront peut-être à percer le mystère.
La Dunières avait été encore plus gravement polluée dans les années 80. Mais elle était redevenue une des plus belles rivières sauvages de Haute-Loire grâce au travail de la Fédération des pêcheurs et de l’association locale. Les agents de l’ONEMA pensent que cette pollution n’aura qu’un impact limité dans le temps.
Reportage de Gérard Rivollier et Elodie Brot-Monnier.