Clermont-Ferrand : une première Nuit Debout dans la bonne humeur

Pour la 1ère Nuit Debout à Clermont-Ferrand samedi soir, entre 500 et 600 personnes se sont réunies place de Jaude. Nuit Debout, c'est une mobilisation populaire partie de la place de la République à Paris le 31 mars dernier. Son objectif : donner la parole aux citoyens.

A Clermont-Ferrand, cette première Nuit Debout a pris l'allure d'un cinéma en plein air. Samedi soir, c'est un film qui a réuni près de 600 personnes Place de Jaude : "Merci Patron" de François Ruffin, un documentaire qui donne des idées pour tout réinventer.

Et tout réinventer, c'est un peu l'objectif de cette "Nuit debout". Le principe est simple, tout le monde peut parler de tout, mais pas plus de 3 minutes. A la tombée de la nuit, la place de Jaude s'est doucement transformée en un forum populaire dédié la parole des citoyens.

Dans la foule, des militants, des étudiants, des chômeurs mais aussi de simples passants qui tendent l'oreille et s'interrogent. D'ailleurs, le mot d'ordre est assez simple : il s'agit juste d'occuper l'espace public, voire d'y passer la nuit...  Alors, samedi soir Place de Jaude, tout le monde s'organise : quelques tentes, quelques vivres et beaucoup de bonne humeur. Une chose est sûre, cette nuit ils l'ont passée debout. La suite reste à inventer.

Pour la 1ère Nuit Debout à Clermont-Ferrand samedi 9 avril, entre 500 et 600 personnes se sont réunies place de Jaude. Nuit Debout, c'est une mobilisation populaire partie de la place de la République à Paris le 31 mars dernier. Son objectif : donner la parole aux citoyens.
Des Nuits Debout partout en France après une journée de manifestations contre la loi travail

Le mouvement citoyen des Nuits Debout a essaimé samedi soir dans près de 60 villes, avec notamment une tentative de manifestation aux abords du domicile parisien de Manuel Valls, à l'issue d'une nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail, marquée par une moindre affluence et des violences.

Après une sixième journée d'action en un mois, pour demander le retrait de ce projet, plusieurs milliers de personnes ont entamé une "Nuit debout", mouvement né il y a dix jours à Paris et dépassant la seule opposition à la loi travail.

"Quelque chose est en train de se lever", a lancé à Paris face à la foule l'économiste Frédéric Lordon.

En fin de soirée, plusieurs centaines de personnes ont décidé d'aller "prendre l'apéro chez Valls", convergeant vers le domicile parisien du Premier ministre, actuellement en visite officielle en Algérie, avant d'être bloquées par les forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.

"Paris, debout, soulève-toi", scandaient les manifestants. De bon enfant au départ, la situation s'est tendue, quelques dizaines de personnes jetant des projectiles sur le commissariat du XIe arrondissement, action visiblement désaprouvée par la plupart des manifestants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plus tard, après la dispersion, une dizaine de vitrines de banques ou d'assureurs ont été brisées à coups de pied ou de barre de fer par des casseurs visage masqué. Place de la République, l'un des membres de Nuit debout soufflait "ces gars-là, ils n'ont rien à voir avec nous".

Aucune interpellation n'était signalée vers 0h30. En revanche, dix personnes ont été interpellées après des heurts en marge du cortège de l'après-midi, ou trois policiers ont été légèrement blessés. Des heurts ont eu lieu à Nantes et Rennes. Au total, 27 interpellations ont été recensées en France.

Après avoir manifesté dans la journée, Gérard, 62 ans, intéressé par "ces types de mouvements citoyens", "en dehors des partis", a rejoint la cinquième "Nuit debout" à Nantes et ses quelque 300 participants, ses barnums, ses banderoles, ses prises de parole.

Une centaine de personnes à Tulle 

"Occuper la place de nuit, c'est aller contre le couvre-feu intellectuel. C'est aussi le seul temps restant dans nos vie modernes pour parler des problèmes de notre société. Et rester debout, c'est ne pas demeurer assis, courbé, prostré", fait observer à Reims Antoine Farcette, 23 ans, étudiant en droit.

A Tulle, en Corrèze, fief du chef de l'Etat, une centaine de personnes se sont rassemblées. "J'étais là le 6 mai 2012, ce n'est pas pour la politique qu'il mène qu'on a élu François Hollande", explique Stéphanie, une quadragénaire venue participer aux débats.

A Toulouse, les "Nuit Debout" se sont retrouvées sur la place du Capitole, tandis qu'à Marseille, le mot d'ordre était de ne pas rentrer chez soi et de "faire tourner le micro" au sein de ce mouvement qui s'assume sans
leader.

Dans la journée, les autorités ont recensé 120.000 manifestants dans toute la France, dont 18.000 à 20.000 à Paris (110.000 selon les organisateurs dans la capitale). Loin des 390.000 à 1,2 million de personnes, selon les sources, du 31 mars. La mobilisation avait lieu pour la première fois un week-end, en période de vacances
scolaires. Une nouvelle mobilisation est prévue le 28 avril.


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