Si la fusion des deux Normandies semble faire consensus dans la classe politique, beaucoup bottent en touche sur la question de la future capitale. Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie, prend, lui, clairement position.
Une seule Normandie, l'idée semble plaire à la classe politique dans son ensemble. "Nous pouvons aujourd’hui nous réjouir de savoir la Normandie bientôt réunie", déclare Rodolphe Thomas, le maire d'Hérouville-Saint-Clair (Modem), dans un communiqué. "Les léopards restent fiers et je m'en réjouis ! L'unité normande sera retrouvée", affirme le député de la Manche Philippe Gosselin tout en stigmatisant "une méthode brouillonne" et appelant à ne pas sous-estimer "l'ampleur de la tâche". A droite toujours, le maire de Deauville, Philippe Augier, explique que "la première dimension, c'est d'avoir une région forte, une région à l'échelle européenne qui permet le développement économique".
A gauche, l'argument du développement économique est également mis en avant. "Unie, la Normandie sera plus forte économiquement, avec des services publics de qualité et de proximité et sera plus compétitive en matière d’emploi", déclarent dans un communique les sept députés socialistes bas-normands. "Sa façade maritime, son tissu industriel, sa ruralité innovante et le rayonnement de son secteur agro-alimentaire sont autant d’atouts pour faire vivre et entendre la voix de la Normandie en France et en Europe".
Quelle capitale pour la Normandie réunifiée ?
Reste une question que beaucoup semblent éluder. Quelle capitale pour la Normandie réunifiée ? Pour Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie, la question doit "être traitée sagement en essayant de réfléchir à la notion d'équilibre territorial pour que les uns et les autres s'y retrouvent". Le maire de Caen, Joël Bruneau, invité de votre édition régionale ce mardi midi, est resté, lui aussi, évasif, expliquant que "ni Caen, ni Rouen, ni Le Havre ne pouvait à elles seules assumer cette fonction, c'est donc par la complémentarité des trois qu'on peut organiser le territoire dans une logique de développement économique".
Contrairement à ses "confrères" bas-normands, le président de Haute-Normandie, lui, a un avis tranché sur la question. "Il y a une loi qui a été votée le 19 décembre dernier qui dit qu'il n'y a qu'une seule métropole entre Lille, dans le nord, et Rennes, dans l'ouest, qui est la métropole de Rouen Normandie", rappelle Nicolas Mayer-Rossignol, "Donc, évidemment, elle doit être la capitale". Ce point de vue est partagé par Frédéric Sanchez, l'actuel président de la communauté d'agglomération de Rouen qui estime que "la nouvelle Métropole Rouen Normandie constitue le point d'ancrage et la locomotive du territoire normand".