Les négociations sur les quotas de pêche 2015 se sont terminées à Bruxelles hier. L'Europe fixe les taux autorisés de capture, les fameux TAC, pour chaque poisson et chaque grande zone de pêche. Des arbitrages toujours douloureux. Reportage à Cherbourg.
Pendant deux jours à Bruxelles, le conseil des ministres européens de la Pêche a planché pour statuer notamment sur les quotas 2015. Cependant, pour le bar, il n'y a pas eu d'accord. Pour le cabillaud, la baisse a été limitée mais "on ne peut pas se dire satisfait", estime Daniel Lefèvre, Président du comité régional des pêches et des cultures marines de Basse-Normandie.
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Lors de sa venue aux Assises de l'économie de la mer et du littoral, le 2 décembre à Nantes, le Premier ministre avait tenté de rassurer les pêcheurs, affirmant que la France défendrait à Bruxelles des quotas de pêche pour 2015 tenant compte de "leur impact économique sur la filière". "Les quotas de pêche, c'est un sujet important pour l'économie française, et c'est un sujet important pour nos pêcheurs. Vous pouvez compter sur l'engagement du gouvernement à défendre des niveaux tenant compte à la fois des expertises scientifiques et de l'impact économique sur la filière", avait déclaré
le chef du gouvernement dans son discours, alors que 300 pêcheurs manifestaient dans la ville.
Protestation des marins-pêcheurs
L'inquiétude est bien là. Lundi 15 décembre, par signe de protestation, de nombreux marins pêcheurs ont coupé leurs balises de contrôle. Par ailleurs, comme l'a indiqué Paul Françoise, président du comité départemental des pêches du Calvados, nombreux sont ceux à ne plus remplir les déclarations de pêche sur lesquelles ils doivent indiquer chaque jour leur lieu de pêche, les espèces et les volumes pêchés.
Les marins-pêcheurs entendaient par ce mouvement symbolique affirmer leur refus d'une nouvelle baisse des quotas de pêche en 2015. "Celle-ci pourrait atteindre 60% pour la sole, 20% sur la raie et le cabillaud", a indiqué Paul Françoise, également membre du Comité national des pêches. "On peut accepter des diminutions de quotas, mais pas comme ça. On ne va pas pouvoir tenir économiquement", a-t-il déclaré.
Pour savoir ce que pensent les pêcheurs des quotas, Sylvain Rouil et Claude Leloche ont embarqué sur le Haot Voué, un chalutier de Cherbourg.
Le reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants :- Jérôme Madelaine, Matelot
- Hervé Duval