Situation dramatique pour un couple d'éleveurs à Comblot dans l'Orne: il y a deux ans leurs 1600 poules ont cessé de pondre du jour au lendemain. Les trois antennes relais à proximité du poulailler stresseraient les volatiles.
En deux ans, Sylvie Gasnier et Hubert Goupil ont perdu 170 000 euros de chiffre d'affaire. Leur entreprise est actuellement en redressement judiciaire. Ces producteurs d'oeufs n'ont plus rien à vendre. Il y a deux ans, leurs 1600 poules se sont arrêtées de pondre. La production est passée de 1300 oeufs par jour à seulement une centaine. Une situation dramatique qu'ils ont mis du temps à élucider allant même jusqu'à imaginer les théories les plus folles. Et ce d'autant plus que le duo d'éleveurs s'est longtemps trouvé isolé face à ces difficultés.
Maire, député, conseillers généraux, sénateurs, préfet, ils sont nombreux à ne pas les avoir pris au sérieux. C'est finalement le ministère de l'agriculture qui va prêter attention à leur problème. "Le ministère nous a adressé un courrier pour nous expliquer qu'il avait remis en place des GPSE, groupement permanent pour la sécurité électrique, parce qu'il constatait qu'en France le problème des ondes électromagnétiques devenait émergent", raconte Sylvie Gasnier.
Les deux producteurs font donc appel à un expert. Ce dernier constate que le poulailler se trouve à la convergence de trois antennes relais. si ces équipements ne présentent pas de danger pour les êtres humains, ils sont en revanche source de stress pour les volatiles, de bien plus petites tailles et dépourvus de téléphone portable. Seule solution pour apaiser les animaux: mettre en place un grillage qui fasse office de cage de faraday autour du poulailler.
Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau
Intervenants:
- Sylvie Gasnier, productrice d'oeufs
- Hubert Goupil, producteur d'oeufs
- Philippe Herman, spécialiste des ondes électromagnétiques et développeur d'antennes relais