Rien n'est encore complètement arrêté, mais le projet d'ouverture d'un centre d'accueil pour les migrants provoque un vrai malaise dans le bourg. Face à des réactions qu'il juge outrancières, l'ancien maire a décidé de porter plainte pour discrimination et incitation à la haine raciale.
C'est une affichette qui jette le trouble. Barrée du titre "Non au centre d'accueil", elle est visible sur les vitrines de plusieurs commerces. Le texte qui l'accompagne est sans équivoque : les migrants à Bretteville sans activité = incivilités, vols, agressions, viols, perte de valeur de nos commerces et de nos biens. Au café le Val de Laize, les conversations ne dépareillent pas. "Ces gens-là... dit une cliente. On va les loger gratuitement. On va leur donner de l'argent, alors que nos jeunes n'ont rien !"
En découvrant ces affichettes, l'ancien maire de la commune est atterré. Jean-Jacques Lacoste a pris l'objet du délit en photos. Il va porter plainte pour discrimination et incitation à la haine raciale. "J'ai été choqué dit-il. Avec plusieurs amis, nous irons témoigner notre fraternité aux migrants lorsqu'ils viendront. Je suis désolé que de tels débordements se produisent dans cette commune où j'ai choisi de vivre".
En début de semaine, François Hollande a confirmé le démantèlement de la jungle de Calais où s'entassent des milliers de migrants dans des conditions indignes. 600 d'entre eux doivent être accueillis en Normandie. Dans chaque département, la préfecture identifie les bâtiments où ils pourraient être logés. A Bretteville-sur-Laize, une trentaine de migrants pourraient s'installer dans une ancienne maison de retraite aujourd'hui inoccupée.
Reportage de Laurent Marvyle et Franck Bodereau :