L'audience solennelle de la cour d'appel de Caen avait lieu ce lundi matin. L'occasion de tirer un bilan de l'action judiciaire à Caen, un bilan positif selon les magistrats, mais également d'exprimer un point de vue, plutôt négatif, sur l'état d'urgence actuellement en vigueur dans le pays.
Comme chaque année, au mois de janvier a lieu l'audience solennelle de la cour d'appel de Caen. L'occasion de dresser un bilan de l'année passée, un bilan plutôt positif en 2015 selon les magistrats puisqu'il compte plus d'affaires terminées que de nouvelles, une première depuis six ans. Tout n'est pas rose pour autant. Si les motifs de satisfaction existent, le contexte actuel est loin de ravir les juges. Impossible pour eux de garder le silence sur l'état d'urgence qui les dessaisit de leurs prérogatives.
Lors de son discours devant les préfets, policiers, gendarmes et élus, Jean-Paul Roughol, premier président de la Cour d'appel de Caen n'a pas mâché ses mots. "Le corps judiciaire est meurtri par cette mise à l'écart au nom des intérêts supérieurs de l'Etat. Pire: nous sommes inquiets. Car un état démocratique ne sort jamais renforcé de l'affaiblissement de sa justice ni de l'accroissement d'un pouvoir policier sans contrôle".
Reportage de Catherine Berra et Franck Bodereau
Intervenants:
- Jean-Paul Roughol, premier président de la Cour d'appel de Caen
- Sylvie Petit-Leclair, procureur général