Deux ans après sa liquidation, la biscuiterie Jeannette est de nouveau vivante. Le combat de ses salariés et de son nouveau patron ainsi que le financement participatif ont permis à la société normande de commencer une nouvelle vie. Cette histoire sera racontée à l'Assemblée Nationale.
C'est une belle histoire qui est toujours en train de s'écrire. Deux ans après sa liquidation, la biscuiterie Jeannette ravit encore les papilles des amateurs de madeleines. Les nouvelles "créations" de la société ont été présentées au public à la foire de Caen en septembre dernier avant l'ouverture d'un magasin d'usine en octobre et d'un magasin en ligne. Aujourd'hui, ce sont 18 personnes qui travaillent Démouville et produisent quotidiennement entre 500 et 600 kilos de madeleines.
Parmi elles, 13 anciens salariés. Sa survie, la société la doit en partie à ses ouvriers licenciés qui se sont relayés nuit et jour entre février 2014 et janvier 2015 pour occuper leur ancien site et "sauver Jeannette". Ce combat a permis d'attirer l'attention de potentiels repreneurs, dont Georges Viana, aujourd'hui patron de Jeannette. C'est ensuite grâce au financement participatif que ce dernier a pu faire revivre la biscuiterie : aucune banque n'a voulu le soutenir quand il a présenté son projet de reprise aux juges.
C'est cette histoire que la biscuiterie est invitée à venir raconter le 16 février prochain à l'Assemblée Nationale. Une histoire qui s'écrit toujours et qui reste semée d'embûches. "Tout n'est pas rose", explique Georges Viana à l'AFP. "On a des demandes de beaucoup de magasins y compris de la grande distribution, mais on commence tout juste à fournir une quinzaine de boutiques, parce qu'on n'a pas encore l'argent pour acheter le matériel pour produire plus. C'est très frustrant".
D'autant que le seuil de rentabilité n'est pas atteint. Le prêt bancaire (250.000 euros) décroché en juillet devrait arriver d'ici deux semaines sur le compte de la biscuiterie. Le financement participatif a permis à Jeannette de lever 430.000 euros pour un projet de 1,1 million au total, aides incluses.