La vente directe du producteur au consommateur est un mode de consommation qui existe depuis toujours. Connu aujourd'hui sous le nom de "circuit-court" ce type de commercialisation est peu développé en Basse-Normandie, contrairement à d'autres régions de France.
A l'heure de la crise dans l'agriculture, elle court de plus en plus l'idée pour certains agriculteurs de court-circuiter les marchés mondiaux...pour le marché local ou national. Et de s'en retourner comme on dit vers l'agriculture "à l'ancienne " : vente à la ferme, sur les marchés.... on appelle cela le circuit court, caractérisé par l'existence d'un intermédiaire au maximum entre le producteur et le consommateur.
Etat des lieux en Basse-Normandie avec Thierry Cléon, Pauline Lautrouitte, Doifir Haribou et Bastien Odolant
1- L'économie du circuit-court en Basse-Normandie
En Basse Normandie, ce mode de distribution est peu développé par rapport à d'autres régions de France...Seulement 2 200 exploitations agricoles en Basse-Normandie vendent en circuit court, soit moins de 10% des exploitations, contre 18% sur le plan national. C'est une caractéristique partagée par les régions à dominante agricole où le secteur est organisé depuis longtemps avec des filières de distribution et des coopératives très bien implantées. Ce sont principalement les petites exploitations fortement engagées qui s'orientent vers le circuit court.Peggy Bouchez, chargée de mission circuits-courts et agritourisme, Chambre régionale d'agriculture de Normandie
Michel Lafont, économiste, Chambre régionale d'agriculture de Normandie
2 - Production, transformation et commercialisation : la triple casquette de l'agriculteur en circuit court
A Sideville, dans la Manche, Véronique Roulland et Philippe Vautière sont passés de la production intensive au circuit court, ce qui leur a permis de redresser leur situation financière. Ils ne regrettent pas, même si leurs semaines comptent maintenant plus de soixante dix heures de travail. Ils ont dû embaucher pour répondre à leur nouvelle clientèle et vendent leur production grâce au réseau La ruche qui dit oui.Véronique Roulland, exploitante agricole "Ferme de l'Orimier"
Philippe Vautière, exploitant agricole "Ferme de l'Orimier"
3 - De la ferme à l'assiette des cantines
Que ce soit en vente directe ou indirecte, les débouchés sont nombreux en circuits courts : les marchés, la vente en ligne et par correspondance via le développement des réseaux sociaux. Cet été, le gouvernement incitait également les collectivités à donner l'exemple en venant en aide aux agriculteurs. Dans notre région, on a pas attendu la crise pour s'emparer de ce dossier. Exemple avec la municipalité de Mondeville, dans le Calvados, qui commerce avec des producteurs locaux depuis des années pour les repas des restaurants scolaires de la commune.Sabine Houlet, exploitante agricole "Ferme de l'Oraille"
Richard Senechal, chef responsable des cantines collectives de Mondeville
Helène Mialon Burgat, Maire de Mondeville
4 - Une commercialisation spécialisée dans le circuits courts
Sur leur exploitation, Thibaud et Caroline Vauvrecy, dans le Calvados, cultivent le blé, le moulent, le pétrissent et le transforment en pain. Et pour le vendre, ils le déposent dans un petit supermarché de Bretteville sur Odon, à six kilomètres de chez eux. Le magasin propose à sa clientèle les produits en circuit court du réseau Bienvenue à la ferme. Et le succès est là. Ouvert de puis un mois à peine, le magasin ne désemplit pas, à tel point que la direction a été obligée d'embaucher en passant de 5 à 8 salariés.Les perspectives d'emploi dans la filière circuit court de Basse-Normandie sont porteuses d'espoir car, en passant de 10 à 18 % des exploitations agricoles, 4 000 emplois pourraient être générés.
Thibaud Vauvrecy, exploitant agricole
Caroline Vauvrecy, exploitant agricole
Sébastien Olivier, gérant du magasin "Goût et Qualité"