Un réseau d'immigration clandestine au départ de la Bretagne et de la Normandie démantelé

Quatre Ukrainiens ont été mis en examen ce mardi à Rennes et placés en détention provisoire pour avoir mis sur pied un réseau d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne. Actif depuis 2012, ce réseau aurait permis uen vingtaine de passage de clandestins au départ de Bretagne et Normandie.

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Quatre Ukrainiens ont été mis en examen mardi à Rennes et placés en détention provisoire pour avoir mis sur pied un réseau d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne, a-t-on appris auprès du parquet de Rennes. 

Des clandestins ukrainiens étaient pris en charge par le réseau depui leur pays. Ils étaient acheminés en France par voie routière, puis convoyés en Grande-Bretagne par voiliers, au départ de ports bretons et normands, a-t-on indiqué de même source. "Cette structure, active depuis 2012, a organisé a minima une vingtaine de passages de clandestins", a précisé dans un communiqué le procureur de la République, Nicolas Jacquet.

Les quatre personnes mises en examen -deux skippers et deux organisateurs présumés- ont été interpellées vendredi à Plérin et Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d'Armor), "alors qu'elles organisaient le passage de sept ressortissants eux aussi ukrainiens". Ces passeurs ont été mis en examen pour "aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d'étrangers, en bande organisée". Interpellés en même temps, les sept migrants ukrainiens, qui se trouvaient à bord d'un voilier utilisé par la filière, ont été relâchés avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Les Ukrainiens, qui désiraient s'installer en Grande-Bretagne, utilisaient des visas de tourisme pour voyager en voiture depuis l'Ukraine jusqu'en France, où ils étaient pris en charge par la filière pour la traversée vers le Royaume-Uni. Une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2014 auprès de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes. Les investigations ont été menées par la section de recherches maritimes de la gendarmerie, la Police aux frontières et l'Office central de répression de l'immigration irrégulière.

L'enquête avait été initiée en septembre 2014 par un renseignement des douanes à la suite du contrôle d'un voilier. Les premières investigations avaient permis de faire le rapprochement avec un autre voilier, arraisonné en juillet 2014 par les autorités anglaises sur la côte est de l'Angleterre, avec à son bord six Ukrainiens qui tentaient de débarquer illégalement.

En septembre 2015, le contrôle par les douaniers d'un voilier loué par la filière et l'interpellation des migrants à bord ont poussé le réseau à mettre son activité en veille. Puis, en 2016, les passeurs font l'acquisition d'un voilier, qui a été contrôlé en février par la police maritime italienne, en mars par les Espagnols et ensuite en mai par les Anglais.

Amarré à Saint-Quay-Portrieux, ce voilier avait été placé sous surveillance par les gendarmes, qui ont procédé vendredi à l'interpellation des quatre passeurs à l'occasion du passage des sept clandestins.

En décembre dernier, cinq organisateurs d'un réseau majoritairement français de convoyage par bateau de migrants albanais de la France vers l'Angleterre avaient été condamnés à Rennes à cinq ans de prison ferme. Treize autres personnes, parmi lesquelles des skippers, avaient écopé de peines allant de six mois avec sursis à 18 mois de prison ferme.

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