Le Secours catholique alerte sur l'augmentation de la pauvreté en Franche-Comté

Le rapport annuel de l'association, paru ce mercredi, montre que les personnes accueillies dans les centres du Secours catholique sont de plus en plus précaires, quel que soit le département concerné. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Récit de Catherine Schulbaum.


C'est un rapport dont on se passerait volontiers. Le Secours catholique publie ce mercredi son dernier bilan annuel de la pauvreté en France, à partir des statistiques renseignées en 2016.

Vous trouverez ici le document dans son intégralité. 

En Franche-Comté, les chiffres se basent sur la situation de 3 721 personnes (parmi les quelque 30 000 accueillies par l'association). Un échantillon trop modeste pour tirer des conclusions générales, mais qui met en évidence plusieurs tendances pas vraiment réjouissantes.


  • Une très forte augmentation du nombre de personnes sans ressource
C'est peut-être le principal enseignement du rapport : les pauvres accueillis par le Secours catholique sont de plus en plus pauvres. Hormis la Haute-Saône, où le nombre de personnes sans aucune ressource reste stable par rapport à l'an dernier (19 % - un taux identique à la moyenne nationale, située à 19 % elle aussi), les chiffres explosent dans les trois autres départements : + 9 % dans le Jura (17 %), + 10 % dans le Territoire de Belfort (24 %), et + 12 % dans le Doubs (32 %) ! 

Parmi les raisons : l'arrivée de ressortissants étrangers depuis les récentes crises migratoires. Et un biais inévitable dans les calculs statistiques : « Là où nos équipes sont les plus présentes, c'est en milieu urbain, rappelle Antoine Aumonier, délégué du Secours catgolique en Franche-Comté. La part d'étrangers est donc plus importante qu'en milieu rural. Il y a une surreprésentation des étrangers au Secours catholique. »


  • Des conditions de vie dégradées chez les seniors
Signe de la paupérisation de nos aînés en situation d'isolement, la proportion des 60 ans et plus a doublé en quinze ans dans les centres du Secours catholique en France. 

Dans la région, hormis le Jura, où la part des 50 ans et plus reste stable, les chiffres augmentent là encore dans chaque département par rapport à l'an dernier : + 2 % dans le Territoire de Belfort (28 %), + 4 % dans le Doubs (23 %) et + 7 % en Haute-Saône (29 %). 


  • Les difficultés pour se réinsérer dans le monde du travail
Premier constat éloquent : au niveau national, près d'une personne sur cinq accueillie par le Secours catholique travaille, dont un quart en CDI à plein temps. Avoir une situation professionnelle stable n'empêche pas la précarité.

Par ailleurs, dans la région, seules 1 % des personnes accueillies ont accès à la formation professionnelle (2 % dans le Territoire de Belfort et dans le Jura) ! 






  • Les femmes et les enfants toujours aussi nombreux à être accueillis
En Franche-Comté, comme partout en France, plus d'une personne sur deux rencontrée au Secours catholique est une femme (jusqu'à 59 % dans le Jura). Cette surreprésentation des femmes s'explique par la forte proportion de mères isolées, et par l'augmentation plus récente de la proportion de femmes seules, souvent plus âgées, et dont les ressources et pensions de retraite sont faibles.

La part des enfants rencontrés est elle aussi très importante : jusqu'à 56 % dans le Jura. 


  • Le mythe des « assistés »
Par méconnaissance de leurs droits, à cause des difficultés d'accès à l'administration, ou encore par honte ou auto-censure, de très nombreuses personnes rencontrées au Secours catholique ne bénéficient pas des aides sociales auxquelles elles peuvent prétendre. 

Ainsi, 40 % des personnes rencontrées ne recourent pas au RSA (+ 2% par rapport à l'an passé), un taux particulièrement élevé chez les étrangers en provenance de l'Union européenne (71 %). 

Autre exemple : près d'un ménage sur trois (français ou étranger en règle, avec au moins deux enfants de moins de 20 ans à charge) ne touche pas les allocations familiales






 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information