Le rapport annuel de l'association, paru ce mercredi, montre que les personnes accueillies dans les centres du Secours catholique sont de plus en plus précaires, quel que soit le département concerné.
Récit de Catherine Schulbaum.
C'est un rapport dont on se passerait volontiers. Le Secours catholique publie ce mercredi son dernier bilan annuel de la pauvreté en France, à partir des statistiques renseignées en 2016.
Vous trouverez ici le document dans son intégralité.
En Franche-Comté, les chiffres se basent sur la situation de 3 721 personnes (parmi les quelque 30 000 accueillies par l'association). Un échantillon trop modeste pour tirer des conclusions générales, mais qui met en évidence plusieurs tendances pas vraiment réjouissantes.
- Une très forte augmentation du nombre de personnes sans ressource
Parmi les raisons : l'arrivée de ressortissants étrangers depuis les récentes crises migratoires. Et un biais inévitable dans les calculs statistiques : « Là où nos équipes sont les plus présentes, c'est en milieu urbain, rappelle Antoine Aumonier, délégué du Secours catgolique en Franche-Comté. La part d'étrangers est donc plus importante qu'en milieu rural. Il y a une surreprésentation des étrangers au Secours catholique. »
- Des conditions de vie dégradées chez les seniors
Dans la région, hormis le Jura, où la part des 50 ans et plus reste stable, les chiffres augmentent là encore dans chaque département par rapport à l'an dernier : + 2 % dans le Territoire de Belfort (28 %), + 4 % dans le Doubs (23 %) et + 7 % en Haute-Saône (29 %).
- Les difficultés pour se réinsérer dans le monde du travail
Par ailleurs, dans la région, seules 1 % des personnes accueillies ont accès à la formation professionnelle (2 % dans le Territoire de Belfort et dans le Jura) !
- Les femmes et les enfants toujours aussi nombreux à être accueillis
La part des enfants rencontrés est elle aussi très importante : jusqu'à 56 % dans le Jura.
- Le mythe des « assistés »
Ainsi, 40 % des personnes rencontrées ne recourent pas au RSA (+ 2% par rapport à l'an passé), un taux particulièrement élevé chez les étrangers en provenance de l'Union européenne (71 %).
Autre exemple : près d'un ménage sur trois (français ou étranger en règle, avec au moins deux enfants de moins de 20 ans à charge) ne touche pas les allocations familiales.